Au lendemain de la publication du rapport du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme, accusant les forces armĂ©es maliennes – et des supplĂ©tifs Ă©trangers – du massacre de plus de 500 civils Ă Moura, le gouvernement malien a rĂ©agi dans un communiquĂ©, dĂ©nonçant avec « vĂ©hĂ©mence » un « rapport biaisĂ©, reposant sur un rĂ©cit fictif ».
Dans un communiquĂ© ce samedi, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye MaĂŻga a indiquĂ©, contrairement aux conclusions du rapport de lâONU, quâ « aucun ressortissant civil de Moura n’a perdu la vie pendant l’opĂ©ration militaire » organisĂ©e officiellement contre un regroupement de terroristes du 27 au 31 mars 2022 dans ce village du Cercle de Mopti, dans le centre du pays. « Parmi les morts, il n’y avait que des combattants terroristes et toutes les personnes interpellĂ©es ont Ă©tĂ© mises Ă la disposition de la Gendarmerie de SĂ©varĂ© », poursuit Abdoulaye MaĂŻga.
Le gouvernement prĂ©cise que lâenquĂȘte quâil a ouverte suit son cours. Du cĂŽtĂ© de la justice Ă©galement, les rĂ©sultats de lâenquĂȘte ouverte par le procureur de Mopti seront prĂ©sentĂ©s au moment opportun, selon Bamako, qui dit sâinterroger sur lâopportunitĂ© de la publication dâun tel rapport Ă quelques semaines de la tenue du rĂ©fĂ©rendum constitutionnel.
DĂ©nonçant la mĂ©thode de collecte dâinformations de la mission, le gouvernement malien Ă©voque des poursuites pour atteinte Ă la sĂ©curitĂ© nationale du pays. « En utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et Ă l’insu des autoritĂ©s maliennes, la mission d’Ă©tablissement des faits a effectuĂ© une manĆuvre clandestine contre la sĂ©curitĂ© nationale du Mali. Le Gouvernement de la Transition dĂ©cide d’ouvrir immĂ©diatement une enquĂȘte judiciaire contre la mission d’Ă©tablissement des faits et ses complices pour espionnage, atteinte Ă la sĂ»retĂ© extĂ©rieure de l’Etat, (âŠ) ainsi que [pour] complot militaire », annonce le porte-parole Abdoulaye MaĂŻga.
Dans son rapport, la mission de lâONU a reconnu quâelle nâa pas obtenu lâautorisation du gouvernement malien pour se rendre Ă Moura. Elle dit sâĂȘtre basĂ©e sur des entretiens avec des victimes et des tĂ©moins, ainsi que sur des sources dâinformations mĂ©dico-lĂ©gales et autres, telles que lâimagerie satellitaire. Le haut-commissaire aux droits de lâhomme Volker TĂŒrk a estimĂ© que les faits rapportĂ©s pourraient constituer des « crimes de guerre » et des « crimes contre lâhumanitĂ© ».
Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga médias
