Lâorganisation de dĂ©fense des droits humains, Human rights watch, a appelĂ©, jeudi, lâUnion africaine et lâONU Ă suivre lâenquĂȘte sur les exactions de Karma ayant causĂ© selon Human rights watch la mort dâau moins 156 civils.
« Compte tenu de la gravitĂ© des crimes, le gouvernement devrait solliciter la coopĂ©ration et lâassistance de lâUnion africaine et de lâONU pour mener Ă bien son enquĂȘte », a proposĂ© la Directrice adjointe de la division Afrique Ă Human rights watch, Carine Kaneza Nantulya.
AprĂšs lâattaque de Karma – dĂ©partement de Barga, province du Yatenga (Nord), une quinzaine de kilomĂštres de Ouahigouya â, le 20 avril, 136 corps ont Ă©tĂ© enterrĂ©s le 27 avril, avaient annoncĂ© OmĂ©ga MĂ©dias puis confirmĂ©, jeudi par le PrĂ©sident Ibrahim TraorĂ©, lors dâun entretien diffusĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision nationale.
Une enquĂȘte est en cours, avait annoncĂ© le procureur prĂšs du tribunal de grande instance de Ouahigouya, le 23 avril dernier. Et le gouvernement a rassurĂ©, dans un communiquĂ© le 27 avril, quâil fera absolument tout ce qui relĂšve de ses prĂ©rogatives pour la manifestation totale de la vĂ©ritĂ© dans ce drame.
Appelant lâUnion africaine et lâONU Ă suivre cette enquĂȘte, la Directrice adjointe de la division Afrique Ă Human rights watch, Carine Kaneza Nantulya estime que « le massacre de Karma sera encore plus dĂ©vastateur si les autoritĂ©s burkinabĂš ne respectent pas leur engagement Ă veiller Ă ce que lâenquĂȘte (âŠ) soit approfondie et indĂ©pendante, et aboutisse Ă des poursuites impartiales ».
LâONU, par la voix du porte-parole de son dĂ©partement aux droits humains, Ravina Shamdasani, avait Ă©galement appelĂ©, le 25 avril dernier, à l’ouverture d’une enquĂȘte indĂ©pendante pour faire la lumiĂšre sur cette tuerie.
La porte-parole, Ravina Shamdasani, avait par ailleurs invitĂ© les autoritĂ©s burkinabĂš Ă rendre publiques les conclusions des enquĂȘtes sur les prĂ©cĂ©dentes attaques contre des civils attribuĂ©es aux forces armĂ©es et aux VDP, en citant notamment l’attaque du 9 novembre 2022 dans le Soum et celle de Nouna en fin dĂ©cembre 2022 qui ont fait respectivement au moins 50 et 28 civils tuĂ©s.
Les Forces de défense et de sécurités ont été à plusieurs fois citées par les rescapés de Karma, comme auteurs du massacre.
« Nous […] nâavons aucun doute quâil sâagit des FDS qui ont Ă©tĂ© auteurs de ce carnage. Nous ne sommes pas dupes, nous connaissons bien nos Forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© », a dĂ©clarĂ© un groupe dâhabitants et survivants de Karma, le 29 avril lors dâune confĂ©rence de presse Ă Ouahigouya.
Pour le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, il faut éviter « les conclusions hùtive ».
« Il faut Ă©viter dâaccuser sans savoir ce qui sâest passĂ© », car « tout est possible », a-t-il signifiĂ© jeudi, lors dâun entretien diffusĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision nationale. Selon lui, les accusations Ă lâencontre des FDS constituent une maniĂšre de « casser le morale » des forces engagĂ©es dans la lutte contre lâextrĂ©misme violent.
Yaya Diomandé / Oméga Médias
