LâUnion europĂ©enne a condamnĂ©, jeudi, les tueries de Karma – dĂ©partement de Barga, province du Yatenga (Nord), une quinzaine de kilomĂštres de Ouahigouya – ayant fait plus dâune centaine de morts, selon les ressortissants et rescapĂ©s et une soixantaine, selon le premier bilan dressĂ© par le procureur de Ouahigouya.
« LâUnion europĂ©enne condamne avec fermetĂ© lâhorrible massacre qui sâest dĂ©roulĂ© dans le village de Karma, province du Yatenga, le 20 avril, et qui aurait fait des dizaines de victimes civiles, y compris des femmes et des enfants », peut-on lire dans le communiquĂ©.
LâUnion europĂ©enne – dans le communiquĂ© – a rappelĂ© que le meurtre de civils peut constituer un crime de guerre et a appelĂ© Ă ce quâune enquĂȘte impartiale et rigoureuse soit diligentĂ©e pour identifier, juger et condamner les coupables.
Le communiquĂ© poursuit que la sĂ©curitĂ© de la population et le respect des droits humains et du droit international humanitaire doivent rester au cĆur des prĂ©occupations des autoritĂ©s de transition, singuliĂšrement, note-t-il, quand il sâagit des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© qui doivent ĂȘtre exemplaires envers la population, sans distinction aucune.Â
Mercredi soir, des ressortissants ont confiĂ© Ă OmĂ©ga que les personnes tuĂ©es seront inhumĂ©es ce jeudi dans le village. « Nous avons eu lâautorisation dâaller inhumer demain jeudi nos corps », avait dĂ©clarĂ© un ressortissant.
Depuis le massacre, pour la premiĂšre fois, des ressortissants et rescapĂ©s ont pu se rendre le mardi 25 avril Ă Karma aprĂšs une tentative infructueuse le 24 avril. Selon leur communiquĂ©, l’armĂ©e avait bolquĂ© la route au niveau de l’axe Ouahigouya-Youba, interdisant les usagers de rejoindre Karma.
Les ressortissants ont expliqué dans leur communiqué que tout a commencé, dans la matinée du jeudi, précisément autour de 7h30mn, quand le village de Karma a été encerclé par des hommes armés venus en grand nombre et habillés en tenues militaires BurkinabÚ. « Ils étaient sur des motos, dans des véhicules (pickup et blindés) et on pouvait également apercevoir un char de combat », avait précisé le communiqué.
Les ressortissants de Karma avaient aussi dĂ©plorĂ© quâĂ part le communiquĂ© du Procureur du Faso prĂšs le TGI de Ouahigouya annonçant l’ouverture dâune enquĂȘte sur ces Ă©vĂ©nements, aucune autre reaction de la part de l’autoritĂ© notamment en terme d’accompagnement n’a Ă©tĂ© enregistrĂ©e. Ils ont exigĂ© toute la lumiĂšre autour de cette affaire.
AprĂšs lâattaque le jeudi 20 avril, plusieurs chiffres ont circulĂ© via les rĂ©seaux sociaux allant jusquâĂ 150 morts. Mais dimanche nuit, comme premiĂšre rĂ©action officielle, le procureur du Faso prĂšs le Tribunal de grande instance de Ouahigouya a Ă©voquĂ© une soixantaine de morts.
Selon le procureur, ces habitants ont été tués par des « personnes arborant des tenues des forces armées » BurkinabÚ.
« Mon Parquet, saisi de ces faits dont la gravitĂ© est avĂ©rĂ©e, a donnĂ© les instructions nĂ©cessaires Ă la sous-unitĂ© dâenquĂȘte de procĂ©der Ă tous les actes en vue de les Ă©lucider et dâinterpeller toutes les personnes qui y sont impliquĂ©es », avait rassurĂ© le procureur.
Lamine Traoré / Oméga médias
