LâUnitĂ© dâAction Syndicale (UAS) a dit sâinquiĂ©ter, jeudi, des graves dĂ©rives qui ont cours au Burkina Faso se traduisant notamment par la « division des BurkinabĂš en patriotes et apatrides, des menaces de mort contre des citoyens par dâautres citoyens. Pour lâunitĂ© dâAction, ces dĂ©rives bĂ©nĂ©ficient de la caution du prĂ©sident de la Transition, le Capitaine Ibrahim TraorĂ©.
Pour exemple, lâUAS estime que lâenrĂŽlement de BoukarĂ© OuĂ©draogo, PrĂ©sident du mouvement lâAppel de Kaya comme Volontaire pour La DĂ©fense (VDP) lors du passage du capitaine Ibrahim TraorĂ© est arbitraire. « La justification apportĂ©e par le prĂ©sident de la Transition laisse entendre que M. OuĂ©draogo a Ă©tĂ© interpellĂ© et recrutĂ© de force comme Volontaire pour la DĂ©fense de la Patrie (VDP) parce quâil aurait rĂ©vĂ©lĂ© aux terroristes que le lac Dem est un point nĂ©vralgique de Kaya », peut-on lire dans la dĂ©claration poursuivant que selon le chef de lâEtat, câest la divulgation de ce « secret » qui a entraĂźnĂ© une attaque des Hommes ArmĂ©s non IdentifiĂ©s (HANI) contre les unitĂ©s qui sĂ©curisent les travaux de rĂ©habilitation des infrastructures de lâONEA au lac Dem, faisant des morts parmi les VDP !
Pour lâunitĂ© dâAction syndicale, une telle accusation est grossiĂšre et cache mal une volontĂ© de punir les critiques et les interpellations adressĂ©es au MPSR2 et au chef de lâEtat. « Et pour couvrir sa forfaiture, le chef de lâEtat a fait allusion Ă des sollicitations que certains adressent au MPSR2 dont la non satisfaction les conduit dans lâopposition », rĂ©vĂšle la dĂ©claration.
LâUAS explique que ces derniers jours, lâon assiste Ă une recrudescence du discours de la haine contre des citoyens critiques de la gouvernance du pays et de la gestion de la situation sĂ©curitaire et contre les mĂ©dias et les journalistes. « Les menaces contre le groupe OmĂ©ga mĂ©dias et de nombreux journalistes qui refusent de faire les Ă©loges du pouvoir du MPSR 2 et qui font des critiques constructives en sont des exemples patents », note la dĂ©claration.
Selon lâorganisation, la situation de guerre ne peut ni ne doit justifier la violation des principes de lâEtat de droit. Elle poursuit que le rĂ©tablissement de la constitution Ă la suite du coup dâEtat et la prestation de serment devant le conseil constitutionnel imposent au pouvoir et au chef de lâEtat de respecter les droits confĂ©rĂ©s aux citoyens. « Toute accusation dâatteinte Ă la sĂ©curitĂ© du Burkina Faso doit ĂȘtre traitĂ©e par la justice. Autrement, on tombe dans lâarbitraire. La libertĂ© dâexpression ne peut ĂȘtre refusĂ©e aux uns tandis que les supporters du pouvoir eux, peuvent mener leurs campagnes sur les actions du prĂ©sident de la transition et menacer ceux qui se montrent critiques vis-Ă -vis de la gouvernance et de la gestion de la crise sĂ©curitaire », affirme lâUAS.
LâUnitĂ© dit apporter son soutien aux soldats et officiers honnĂȘtes, ainsi quâaux VDP qui se battent nuit et jour contre les groupes armĂ©s terroristes, souvent au pĂ©ril de leur vie, tĂ©moigner sa compassion aux FDS et VDP blessĂ©s, aux Personnes DĂ©placĂ©es Internes et prĂ©senter ses condolĂ©ances aux familles des victimes civiles et militaires engendrĂ©es par cette guerre. Cependant, lâorganisation dit exiger du pouvoir :
– la libĂ©ration de toutes les personnes interpellĂ©es et enrĂŽlĂ©es de force pour avoir donnĂ© leur avis sur la marche du pays ;
– le respect des droits et libertĂ©s des citoyens notamment la libertĂ© dâexpression et de la presse et le droit de se prononcer sur la gouvernance du pays ;
– lâidentification et la sanction des auteurs et commanditaires des menaces et du discours de la haine contre les citoyens ;
– la prise de dispositions idoines afin dâassurer la sĂ©curitĂ© de toutes les personnes qui font lâobjet de menaces diverses.
Lamine Traoré / Oméga médias
