Le président de l’association des promoteurs immobiliers du Burkina (APIB) Roger Nikiéma a passé la nuit de jeudi 6 avril au service régional de la police judiciaire de Ouagadougou, a appris Oméga Médias de sources proches de l’intéressé. Selon ces sources, Roger Nikiéma a été placé en garde à vue, après avoir été entendu à la sûreté nationale dans la matinée du jeudi.
Cette audition faisait suite à une déclaration de presse organisée par l’association la veille mercredi, pour dénoncer l’avant-projet de loi sur la promotion immobilière. Selon les sources de Oméga Médias, il est reproché au président de l’association des propos susceptibles d’inciter à la révolte contre les autorités de la Transition.
Dans la déclaration des promoteurs immobiliers, Roger Nikiéma a estimé que cette réforme de la loi pourrait avoir « un retour négatif sur la cohésion nationale ». Pointant la responsabilité de l’Etat dans les opérations de lotissement qui ont, selon elle, favorisé par le passé le détournement ou l’attribution illégale de milliers de parcelles, l’APIB a estimé que « ce projet de loi consacre le monopole de nouveau à l’état sans que les retraits de parcelles détournées aient été effectués et sans apurer ce passif ». Pour son président, cette réforme pourrait aussi causer des pertes de plus de 500 milliards de FCFA de taxes à l’Etat, et menacerait l’emploi de plus de 46 mille personnes.
L’APIB a aussi laissé comprendre qu’elle ne pourrait plus honorer ses engagements d’offrir 1000 parcelles aux forces de défense et de sécurité et volontaires pour la défense de la Patrie, et 60 000 autres parcelles au profit des habitants des zones non loties, pour contribuer à l’apurement du passif foncier.
Roger Nikiéma a été libéré ce vendredi, après une nuit en prison. Interrogés sur la suite de la procédure, les premiers responsables de l’association des promoteurs immobiliers du Burkina n’ont pas souhaité donner plus de détails.
 Roger Nikiéma a passé la nuit du 6 avril au SRPJ de Ouagadougou){kind=link}