La dĂ©claration Ă©tait historique. En 7 ans de guerre câest la premiĂšre fois que les chefs supĂ©rieurs coutumiers et traditionnels du Burkina rĂ©agissent. Ils ont interpellĂ©, mercredi, les nouvelles autoritĂ©s du pays, Ă concentrer toutes leurs Ă©nergies dans la lutte contre le terrorisme, le recouvrement de l’intĂ©gralitĂ© du territoire.
« Notre pays, le Burkina Faso, traverse un des pires moments de son histoire. Aujourd’hui, notre peuple fait face Ă une crise multidimensionnelle grave et le
dĂ©sespoir s’empare des populations », peut-on lire dans la dĂ©claration. Selon les chefs coutumiers et traditionnels, « le quotidien et le vivre-ensemble sont mis Ă rude Ă©preuve par les affres de l’insĂ©curitĂ© et des conflits intra et inter communautaires ».
Pour les chefs coutumiers et traditionnels, « la situation est préoccupante. Malgré les actions entreprises, les résultats restent en deçà des attentes des populations ».
Les chefs supĂ©rieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso disent constater des propos haineux et d’incitation Ă l’intolĂ©rance et Ă la violence vĂ©hiculĂ©s Ă travers certains canaux de communication.
« Cela est contraire Ă l’esprit de fraternitĂ©
séculaire qui a toujours prévalu dans notre pays et que nous avons hérité de nos
parents », précise la déclaration.
Les chefs supĂ©rieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso condamnent « toute atteinte Ă la vie, Ă l’intĂ©gritĂ© physique, morale et psychique de toute personne quelque soit sa race, son ethnie, sa religion, son appartenance politique et idĂ©ologique, les propos haineux et d’incitation Ă l’intolĂ©rance et Ă la violence vĂ©hiculĂ©s Ă travers certains canaux de communication ».
Ils Interpellent « les autorités du pays, à concentrer toutes leurs énergies dans la lutte
contre le terrorisme, le recouvrement de l’intĂ©gralitĂ© du territoire ».
Aussi, « les filles et fils du Burkina qui, pour des raisons diverses ont des visions ou
intĂ©rĂȘts divergents avec la nation Ă dĂ©poser les armes, Ă revenir Ă la raison et Ă la «maison» pour qu’ensemble, nous bĂątissions notre pays dans la paix et la quiĂ©tude, le peuple BurkinabĂš, Ă manifester sa compassion et sa solidaritĂ© par son soutien actif aux dĂ©placĂ©s internes, aux veuves, aux orphelins et Ă l’ensemble des personnes vulnĂ©rables du fait de la crise, les BurkinabĂ© Ă cultiver et renforcer : l’union, la solidaritĂ©, l’amour, le patriotisme, la tolĂ©rance, l’acceptation de la diffĂ©rence, la fraternitĂ©, l’humilitĂ©, le dialogue, le pardon, la cohĂ©sion sociale et l’unitĂ© nationale ».
Les chefs supĂ©rieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso ont rappelĂ© aux BurkinabĂš « la nĂ©cessitĂ© de cultiver le sentiment d’appartenance Ă une mĂȘme nation, la volontĂ© de vivre ensemble et de
bĂątir Ă l’unisson, une nation forte et prospĂšre, qu’au-delĂ de nos diffĂ©rences ethniques, religieuses idĂ©ologiques, philosophiques, politiques, nous avons une mĂȘme patrie et nous avons le devoir de la protĂ©ger et de la cĂ©der avec honneur et dignitĂ© aux
générations futures ».
Lamine Traoré