Me Mamadou Sombié, avocat de Nabonsseoindé Ouédraogo, s’est prêté à l’exercice de la plaidoirie après sa consœur Me Eliane Kaboré, pour à son tour, prouver l’innocence de son client, poursuivi pour assassinat et attentat à la sûreté de l’Etat.
Pour le juriste, il y a trop d’éléments qui créent le doute autour des événements du 15 octobre 1987 et sur l’implication de son client. Il utilise donc le doute comme la pierre angulaire de sa plaidoirie.
« Je veux (…) installer le doute dans l’esprit de votre auguste tribunal » lance t-il au président du tribunal, en lui présentant des clichés des types de véhicules évoqués pour le transport du commando de Hyacinthe Kafando et du bassin se trouvant au Conseil de l’entente, où son client a prétendu s’y être caché pendant l’assaut du 15 octobre 87.
Par ces photographies, Me Mamadou Sombié veut d’abord prouver l’existence du bassin évoqué par son client dans sa déposition. Puis faire douter de la déposition de Yamba Elysé Ilboudo, selon laquelle ce dernier a conduit dans sa voiture, modèle galante, quatre commandos tous armés, parmi lesquels, son client Nabonseoindé Ouédraogo, pour aller prendre d’assaut le Conseil de l’entente.
« Cinq commandos, costauds, avec leur armement, pouvaient-ils entrer dans un véhicule de ce genre ? », interroge t-il avant de poursuivre : « ici, il y a un doute (…) moi je doute fort sur ce que Monsieur Yamba à dit ».
Par ailleurs, l’avocat évoque une homonymie presque parfaite entre son client et un autre soldat du CNEC, Nassonswendé Ouédraogo, qui accentue le doute autour de l’implication de son client dans les événements du 15 octobre 1987.
« Il faut comprendre que Ouédraogo Nabonsseoindé soit confondu à Ouédraogo Nassonswendé » et « si un commando est venu cagoulé, on peut confondre », déclare t-il, avant d’ajouter que selon un principe de droit « le doute profite toujours à l’accusé ». Il demande donc que son client soit « acquitté » au vu des nombreux doutes.
