Sécurité dans les pays du G5 Sahel : « le président français ne peut pas prendre le risque de maintenir la force Barkhane dans sa forme actuelle au Sahel »

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Omega : Le président du Faso, reçu hier par Macron, est-ce la fameuse tradition de défilé des chefs africains qui continue à paris ?

Seiddik Abba : Le séjour du président Roch Marc Christian KABORE à paris s’inscrit dans la série de consultation que son Homologue Français a entreprise avec les chefs d’états des différents pays du G5 sahel. Comme vous le savez, la France à l’impression d’après ce que vous savez, de reconsidérer sa présence dans l’espace du G5 sahel. Dans ce cadre, le président a initié cette série de rencontre, pour annoncer à ses homologues, les différentes options que la France envisage, au lieu de venir à N’diamena les annoncer.

Omega : Vous l’avez dit, la France envisage réduire ses effectifs dans le Sahel, à quoi les pays du G5 Sahel doivent-ils s’attendre ? Ou à quoi doivent-ils se préparer ?

Seiddik Abba : Comme vous le savez, la situation actuellement au sahel, elle ne s’est pas considérablement améliorée au point ou la France peut estimer qu’elle a fini son travail et qu’elle peut rentrer. Mais il y a aujourd’hui des considérations intérieures en France, à savoir, la situation financière du pays en raison de la pandémie du Covid19. Comme d’autres pays européens, la France a été durement touché par cette crise sanitaire, du coup elle ne peut plus continuer à financer les opérations comme Barkhane qui lui coute entre 900 millions d’Euro et 1 milliards d’Euro par an. Une partie de l’opinion publique ne peut pas comprendre qu’on puisse continuer à dépenser autant d’argent pour la sécurité du sahel alors qu’on peut faire des économies ; venir en aide aux citoyens Français. Une deuxième raison qui est d’ordre politique, on sait qu’on va aux élections présidentielles en France, le président Français, ne peut pas prendre le risque politique de maintenir Barkhane au sahel, dans sa dimension actuelle au monde. D’après un sondage aujourd’hui, une grande partie de la population Française n’est plus favorable à la continuation de Barkhane. Donc en raison de ces considérations, la France a décidé de réduire ses effectifs. Et il appartient à mon avis, au pays du G5 sahel de s’organiser. Parce que l’enjeu, c’est d’éviter que la place laissée par la France soit prise par les Djihadistes. Et je pense que le retrait partiel de la France est une occasion de renforcer la solidarité Africaine, parce que, comme vous le savez, à partir d’un pays comme le Burkina FASO, les groupes djihadistes ont l’intention de porter leurs activités sur le Golfe de Guinée, tous ces pays qui sont limitrophes du Burkina FASO, et qui sont des pays de golfe de Guinée. Donc au-delà G5 sahel, il appartient aux pays africains de cette zone, de s’organiser pour apporter une réponse collective, régionale, intégrée

Omega : Les africains doivent s’unir pour venir à bout du terrorisme ; est ce que vous pensez que le G5 Sahel dans sa forme actuelle doit s’ouvrir aux autres pays comme le Ghana, la Cote d’Ivoire, des pays qui ont accès à la mer même si ils collaborent déjà ensemble d’une manière ou d’une autre ?

Seiddik Abba : Pour moi, l’enjeu n’est pas l’ouverture mais que le G5 puisse collaborer avec d’autres organisations sous régionale par exemple comme la CEDEAO, comme l’UEMOA, comme le basin du lac Tchad. Ce qu’on constate aujourd’hui avec beaucoup de regret, c’est que il y’a pas de collaboration entre les différentes organisations sous régionale le G5 avec l’UEMOA avec l’OMVS avec le CILSS. Il faut qu’il ait une collaboration entre ces différentes organisations, parce que comme on l’a dit, la réponse n’appartient pas aux pays sahéliens seulement, elle appartient aux pays sahéliens mais elle appartient aussi aux pays qui sont voisins aux pays sahéliens. Parce que je pense que c’est de l’Afrique que viendra les solutions aux problèmes africains.

Omega : le G5 sahel a été créée en février 2014, sept après quel bilan à mi-parcours peut-on faire de cette force conjointe ?

Seiddik Abba : Le G5 a permis que les pays puissent travailler ensemble. Ils ont instauration de la libre circulation des personnes et des biens ; ils ont aussi sur le plan purement militaire, mit en place une école militaire basé à Nouakchott en Mauritanie ; ils ont créé une force conjointe avec des fuseaux, un fuseau Ouest, un fuseau Centre et un fuseau Est qui est une force de cinq milles hommes qui est entrain de ce mettre en place. Il y’a des acquit mais il ya aussi des insuffisances parce que les pays n’ont pas réussi à mobiliser les ressources qu’il faut pour mettre en place la force du G5 et la rendre opérationnelle. En sept de création du G5, le terrorisme n’a pas vraiment reculé en Afrique de l’Ouest dans les pays qui sont concernés. Sept ans, ce n’est pas beaucoup pour une organisation mais le temps presse et il faut agir vite parce que les terroristes n’attendent pas.

Oméga : Parlons de groupes terroristes, une certaine opinion ici au Burkina estime qu’il faut négocier avec eux, quel est votre avis sur la question ?

Seiddik Abba : « A mon avis je pense qu’il serait mieux de négocier avec certains groupes terroristes pour deux raisons. La première c’est que l’utilisation des forces armées n’a pu vaincre le terrorisme et la deuxième raison c’est que le terrorisme aujourd’hui est devenu endogène. Ce sont les enfants du village ou du village voisin qui entrent dans les groupes terroristes on peut discuter pour pouvoir les récupérer par contre il y a des personnes dans les groupes terroriste avec lesquelles on peut pas discuter. Ceux qui viennent de l’Afghanistan pour faire le djihad au sahel Qui ne sont pas des nationaux on ne peut pas discuter avec eux »

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