Le Burkina a autorisĂ©, mercredi, lâenvoi dâun contingent au Niger. Il sâagit dâun projet de loi adoptĂ© par le conseil des ministres. Selon le gouvernement, « cette dĂ©cision entre en droite ligne des engagements stratĂ©giques [du] pays ».
« Sans ĂȘtre belliciste, il faut dire que cet engagement se fait pour prĂ©venir et mener au mieux notre lutte contre le terrorisme et rĂ©pondre aux aspirations profondes des masses populaires burkinabÚ », sâest dĂ©fendu le ministre de la dĂ©fense, le Colonel-Major Kassoum Coulibaly.
Selon le ministre, « ce qui touche à la sécurité du Niger touche fondamentalement à la sécurité du Burkina Faso ».
La Cedeao depuis le putsch qui a renversĂ© le PrĂ©sident Bazoum le 26 juillet dernier – Ă dĂ©faut de trouver une solution pacifique – a menacĂ© dâintervenir militairement.
Mi-aoĂ»t, les chefs dâĂ©tat-major de la Cedeao Ă Accra ont fixĂ© le jour de lâintervention militaire au Niger pour rĂ©tablir lâordre constitutionnel et le PrĂ©sident Mohamed Bazoum dans ses fonctions. La force de la Cedeao est « prĂȘte Ă intervenir » au Niger dĂšs que les dirigeants des pays ouest-africains en donneront l’ordre, avait dĂ©clarĂ© le commissaire aux affaires politiques, Ă la paix et Ă la sĂ©curitĂ© de l’organisation rĂ©gionale, Abdel-Fatau Musahbet.
Le Burkina et le Mali ont dĂ©jĂ dĂ©ployĂ© des avions de combat pour « rĂ©pondre Ă toute forme d’agression contre le Niger » comme prĂ©voit la Cedeao.
Des officiers dâĂ©tat-major de ces trois pays se sont rĂ©unis Ă Niamey. « Objectif, peaufiner le plan de riposte contre les agressions programmĂ©es par la Cedeao ».
AprĂšs le sommet de la Cedeao du 30 juillet, dĂ©but aoĂ»t, le Burkina et le Mali, dans un communiquĂ© conjoint, ont refusĂ© dâappliquer les sanctions de la Cedeao jugĂ©es « illĂ©gales, illĂ©gitimes et inhumaines » contre le Niger.
Les deux pays ont averti lâinstitution que toute intervention militaire contre le Niger sâassimilerait Ă une dĂ©claration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali. Ils ont prĂ©venu aussi que toute intervention militaire contre le Niger entraĂźnerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cedeao, ainsi que lâadoption de mesures de lĂ©gitime dĂ©fense en soutien aux forces armĂ©es et au peuple du Niger.
Lamine Traoré / Oméga médias