Le prĂ©sident français Emmanuel Macron a dĂ©clarĂ© lundi que, sans les opĂ©rations militaires menĂ©es par la France depuis 2013 contre le terrorisme en Afrique, aucun dirigeant africain « ne serait aujourd’hui Ă la tĂŞte d’un pays souverain« . Une dĂ©claration faite lors de la rĂ©union annuelle des ambassadeurs de France oĂą le prĂ©sident français a Ă©galement affirmĂ© que la France avait eu « raison » d’intervenir militairement en Afrique « contre le terrorisme depuis 2013 ».
« On a oublié de nous dire merci« , a déploré Emmanuel Macron, insistant sur le fait que la France avait choisi de se retirer parce que « il fallait partir ».
La France, avait initialement lancĂ© l’opĂ©ration Serval au Mali au premier trimestre 2013 pour contrer l’avancĂ©e terroriste. Ensuite, Serval va muer pour devenir Barkhane, une opĂ©ration avec une zone d’intervention Ă©largie Ă l’ensemble du Sahel. Selon Emmanuel Macron, la dĂ©cision de quitter ces territoires Ă©tait justifiĂ©e.
« Nous Ă©tions lĂ Ă la demande d’États souverains qui nous avaient sollicitĂ©s. Ă€ partir du moment oĂą il y a eu des coups d’État (…), la France n’avait plus sa place. », a-t-il dĂ©clarĂ© devant ses diplomates.
Entre 2022 et 2023, plusieurs anciennes colonies françaises – le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso – ont exigĂ© le retrait des forces armĂ©es françaises de leurs territoires, oĂą elles Ă©taient prĂ©sentes depuis des dĂ©cennies. Le 28 novembre dernier, le Tchad a son tour a mis fin Ă soixante ans de coopĂ©ration militaire en rompant les accords qui le liaient Ă la France depuis la fin de la colonisation. Ce retrait devrait ĂŞtre effectif dès la fin du premier mois de 2025. Par ailleurs, les dirigeants de la CĂ´te d’Ivoire et du SĂ©nĂ©gal, oĂą la France maintient encore une prĂ©sence militaire, ont annoncĂ© dans leurs discours de fin d’annĂ©e qu’ils mettraient Ă©galement fin Ă cette prĂ©sence Ă©trangère en 2025.
Emmanuel Macron lui, Ă©voque une rĂ©organisation de la prĂ©sence française en Afrique via des « partenariats de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense nouveaux« , incluant des bases stratĂ©giques, notamment Ă Djibouti. « Nous avons proposĂ© aux chefs d’État africains de rĂ©organiser notre prĂ©sence. Par politesse, nous leur avons laissĂ© la prioritĂ© de l’annonce« , a-t-il indiquĂ©, ajoutant qu’il avait parfois fallu « les pousser », car dans plusieurs pays, qu’il s’est abstenu de nommer, « on ne voulait pas retirer l’armĂ©e française ni la rĂ©organiser » a-t-il ajoutĂ©.
Le prĂ©sident français a Ă©galement soulignĂ© la volontĂ© de bâtir de nouvelles relations, « comme nous l’avons fait avec le BĂ©nin, ou comme nous sommes en train de le faire avec le Nigeria », axĂ©es sur la formation, le renseignement, l’Ă©quipement et d’autres formes de coopĂ©ration.
Yaya Diomandé, Oméga Médias