🔴États-Unis : des personnalités africaines dont Karim Keita et Alpha Condé sanctionnées pour corruption

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Les USA ont publié une liste de plus de 40 personnalités et entités de 9 pays, sanctionnées pour des raisons de corruption et d’atteintes aux droits humains. Deux ex-dirigeants ouest-africains y figurent.

Karim Kéita, président de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale du Mali; fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita fait partie des 40 personnalités sanctionnées par les autorités américaines pour corruption et autres délits liés à des atteintes aux droits humains. Karim Kéita et l’ancien chef de l’État de la Guinée, Alpha Condé constituent le duo de personnalités africaines concernées.

Dans un document publié en anglais, il ressort que Karim Kéïta a supervisé les dépenses de défense du Mali, de février 2014 à août 2020. Le document précise que l’ancien président de la Commission de Sécurité et de Défense de l’Assemblée nationale du Mali aurait utilisé sa position pour recevoir des pots-de-vin, attribué des contrats à des affidés, lesquels lui ont ensuite versé des pots-de-vin, et détourné des fonds publics en surpayant des contrats de matériel. Par l’intermédiaire de son père, Karim Keita se serait arrangé pour retirer de leurs fonctions les fonctionnaires qui ne soutenaient pas sa corruption.

L’accusé a également, ostensiblement, organisé des pots-de-vin pour soutenir la réélection de son père. Après l’éviction de ce dernier, Keita s’est enfui en Côte d’Ivoire, où il occupe le poste de PDG de Konijane Strategic Marketing ».

Le document, désigne ainsi l’ancien député de la Commune Il comme responsable ou complice de corruption, ou a directement ou indirectement participé à la corruption, y compris, le détournement de biens de l’État, l’expropriation de biens privés à des fins personnelles, la corruption liée à des contrats gouvernementaux ou à l’extraction de ressources naturelles, ou la corruption ». L’organe américain estime également que la société « Konijane Strategic Marketing », basée en Côte d’Ivoire, est détenue ou contrôlée par Karim Keita.

Le document publié par « Office of Foreign Assets Control » relate : « Séparément, Keita aurait également organisé l’enlèvement, la torture et le meurtre apparent de Birama Touré, un journaliste qui enquêtait sur l’implication de Keita dans la corruption. Plusieurs témoins affirment avoir vu Touré dans une prison gérée par les Services de renseignement maliens, avec des signes clairs d’avoir été brutalement torturé. Au moins, un témoin a affirmé avoir vu le corps, apparemment sans vie, de Touré, retiré de la prison, en présence de Keita. Karim Keita aurait fait pression sur un avocat pour qu’il ne se charge pas du dossier de Touré, tandis qu’un autre témoin a affirmé que Touré lui avait dit en prison qu’il avait été arrêté sur les ordres de Keita »

La note d’information explique que les forces de sécurité guinéennes ont commis des actes de violence contre les partisans de l’opposition d’Alpha Condé jusqu’au référendum constitutionnel de mars 2020, pendant et après l’élection présidentielle guinéenne d’octobre de la même année, qui s’est soldée par la victoire de ce dernier pour un troisième mandat.

« Entre autres incidents, les forces de sécurité auraient tiré à balles réelles sur des foules qui s’étaient rassemblées pour célébrer l’annonce de la victoire de l’opposition de Condé et auraient abattu deux mineurs, en tuant un, et tiré un autre dans le dos alors qu’il s’enfuyait. Après les élections d’octobre 2020, les forces de sécurité auraient tué plus d’une douzaine de personnes, y compris des personnes tuées à bout portant qui ne présentaient aucun danger immédiat pour les forces de sécurité », explique le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain.

Au regard de ces accusations, l’OFAC a décidé de « bloquer tous les biens et intérêts dans les propriétés » des deux personnalités incriminées se trouvant aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle de personnes américaines. La note d’information précise que la mesure concerne également toutes les entités qui sont détenues, directement ou indirectement, à 50 % ou plus, par l’ex-président Alpha Condé et Karim Keïta.

Bruno Bayala

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