Au Burkina Faso, seulement un article de presse sur quatre est écrit par des femmes dans les médias burkinabè. C’est l’une des principales conclusions d’un monitoring sur la question du genre dans le traitement de l’information au sein des médias burkinabè. Cette étude a été réalisé dans le cadre d’un programme entrepris par Fasocheck intitulé « Redonner confiance à la démocratie par la réhabilitation de l’information » en partenariat avec le National Democratic Institute (NDI).
Pour monitorer la question du genre dans les productions médiatiques, Fasocheck évalué le contenu de la presse écrite imprimée et en ligne tels que Le Quotidien, Le Pays, l’Observateur Paalga, Sidwaya, LeFaso.net, Burkina 24 et Faso 7. La méthodologie utilisée dans l’étude est celle de la « semaine construite », qui a consisté à analyser le contenu médiatique sur une journée spécifique de la semaine afin de dégager les stéréotypes liés.
L’étude menée sur une période de quatre mois, d’avril à juillet 2024, révèle que sur 561 articles étudiés, seulement 24,59 % sont rédigés par des femmes, soit seulement 1 sur 4. Sur l’ensemble de ces articles, seulement 17,27 % des noms cités sont ceux de femmes, contre 83,46 % noms d’hommes. Des chiffres qui montrent une faible représentativité de la femme dans le paysage médiatique.
« Si vous prenez par exemple un article dont on parle de 10 personnes, en réalité deux ou trois femmes sont mentionnées. Également, les femmes, quand elles sont là, elles n’interviennent pas en tant que porte-parole ou experte, mais elles sont des témoins », a indiqué le Docteur Ousmane Paré, responsable du pôle recherche et engagement communautaire à Fasocheck .
Dr Paré souligne également que cette étude n’est pas focalisée uniquement sur les femmes, elle va au-delà. « Présenté ainsi, les gens pourraient penser au féminisme, mais l’idée se focalise sur la question du genre, voir comment les préoccupations des femmes, qui sont également des préoccupations d’hommes, sont prises en compte dans le contenu médiatique », a-t-il clarifié.
Pour Djamila Sombié, chargée de programme principal au National Democratic Institute (NDI) qui a financé l’étude, ces résultats vont contribuer à améliorer la présence de la gente féminine dans le paysage médiatique burkinabè, et inciter cette dernière à prendre la parole.
Pour l’atteinte de cet objectif, Fasocheck ambitionne de sensibiliser davantage les journalistes sur la question du genre, et d’inciter les femmes à une meilleure participation au débat public.
Faouzia Zongo/Oméga médias