Au lendemain de lâinterpellation de RasmanĂ© Zinaba, câest au tour dâun autre militant du Balai Citoyen dâĂȘtre « interpellé » ce mercredi. Une source proche de lâorganisation a confirmĂ© lâinformation Ă Omega. A la diffĂ©rence de Zinaba, « interpellé » Ă son domicile, Bassirou Badjo a lui Ă©tĂ© interpellĂ© Ă son lieu de travail, prĂ©cise la source.
Tout comme Rasmane Zinaba, Bassirou Badjo figurait aussi sur une liste de sept personnes – les journalistes Ladji Bama et Issaka Lingani, lâhomme politique AblassĂ© OuĂ©draogo, Gabin Korbeogo de lâOrganisation dĂ©mocratique de la jeunesse et Dr Daouda Diallo du collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s – Ă ĂȘtre rĂ©quisitionnĂ©es, dĂ©but novembre 2023, pour le front.
OmĂ©ga a trĂšs peu dâinformations sur les conditions de lâinterpellation de Bassirou Badjo, ce militant du Balai Citoyen. Mais la source proche de lâorganisation de la sociĂ©tĂ© civile affirme que M. Badjo a Ă©tĂ© « interpellé » ce mercredi aux alentours de 15h Ă son lieu de travail.
Bassirou Badjo figurait sur une liste de personnes rĂ©quisitionnĂ©es pour le front. On ne sait pas pour lâheure, si câest dans le cadre de cette rĂ©quisition dont il avait aussi refusĂ© de se soumettre, quâil a Ă©tĂ© « interpellé ».
Comme Bassirou Badjo, les personnes rĂ©quisitionnĂ©es, Ă travers un collectif dâavocat, avaient attaquĂ© ces dĂ©cisions de rĂ©quisition jugĂ©es « illĂ©gales et arbitraires ». Mi-novembre, le tribunal administratif a statuĂ© en rĂ©fĂ©rĂ© et a estimĂ© quâil ne pouvait pas suspendre Ă ce stade ces rĂ©quisitions. Le tribunal a invoquĂ© des questions de sĂ©curitĂ© nationale ayant motivĂ© ces rĂ©quisitions.
Nâayant pas pu suspendre les rĂ©quisitions, le collectif des avocats a fait recours au « rĂ©fĂ©rĂ© liberté ». Une sorte de procĂ©dure dâurgence pour rĂ©tablir la libertĂ© dâexpression, dâopinion, dâaller et de venir des personnes rĂ©quisitionnĂ©es, en attendant une autre procĂ©dure pour statuer sur la lĂ©galitĂ© ou non de ces rĂ©quisitions.
Début décembre, le tribunal administratif avait ordonné la suspension des réquisitions.
Le juge estimant que le motif invoquĂ© par lâarmĂ©e, la sĂ©curitĂ© nationale, pour rĂ©quisitionner ces personnes, nâĂ©tait pas suffisant.
Selon le tribunal administratif, il existe un lien entre ces personnes réquisitionnées et certaines de leurs opinions. Alors elles ne sont pas réquisitionnées pour aller sécuriser le territoire. Mais une sorte de restriction de leurs libertés, a-t-il noté.
Selon nos informations, il vaquait Ă ses occupations mĂȘme sâil avait beaucoup rĂ©duit ses mouvements. Bassirou Badjo depuis la rĂ©quisition sâĂ©tait aussi fait rare ses les rĂ©seaux sociaux notamment Facebook mais continuait Ă ĂȘtre actif via des statuts WhatsApp. DerniĂšrement, il nâhĂ©sitait pas dâapporter son soutien Ă Me Guy HervĂ© Kam, dont il Ă©tait proche, lui aussi « interpellé ».
Sur la liste des sept personnes rĂ©quisitionnĂ©es, lâhomme politique AblassĂ© OuĂ©draogo et Daouda Diallo du collectif contre lâimpunitĂ© et la stigmatisation des communautĂ©s ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© interpellĂ©s et envoyĂ©s au front. Avec lâinterpellation de Rasmane Zinaba hier mardi, Bassirou Badjo est ainsi le quatriĂšme Ă ĂȘtre « interpellé ». Les journalistes Ladji Bama et Issaka Lingani sont toujours hors du pays.
Lamine Traoré / Oméga médias