L’accessibilité des édifices publics aux personnes handicapées reste un défi à relever au Burkina. Cette problématique a été l’objet d’un thème de soutenance pour l’obtention du diplôme d’État d’Administrateur des Affaires Sociales à l’École des Cadres Supérieurs en Travail Social.
L’impétrant Abdoulaye Soro a analysé ce vendredi 29 septembre à Ouagadougou les facteurs limitant l’accessibilité physique des personnes handicapées aux édifices publics dans la commune de Ouagadougou. Avec la note de 17/20, il est désormais administrateur des affaires sociales de l’État.
Au total, 13 édifices publics de la commune de Ouagadougou ont été analysés par Abdoulaye Soro. Il ressort que l’accessibilité physique, telle que les rampes d’accès, n’est pas respectée au Burkina. La loi régissant cette accessibilité n’est d’ailleurs pas suffisamment connue du grand public. De plus, les normes et standards en matière de construction et d’aménagement d’édifices publics ne sont pas respectés.
« J’ai visité la mairie de Ouagadougou, l’hôtel administratif, le marché de Rood-Woko, le stade municipal… mais je me suis rendu compte que le niveau d’accessibilité est en deçà de 10%. C’est-à-dire que ces bâtiments ne disposent ni de rampes d’accès, ni d’ascenseurs », relate l’impétrant, Abdoulaye Soro. Il a également relevé que les quelques édifices disposant d’une rampe d’accès ne respectent pas les normes.
« Les pentes sont raides, alors que la rampe doit être d’au moins six mètres et avoir une plateforme de repos et des barrières », a-t-il expliqué.
Comme recommandations, l’impétrant propose au SP COMUD Handicap, structure créée à travers les conventions relatives aux droits de l’Homme (CDHP), de mettre en place des structures autonomes et indépendantes pour accompagner la mise en œuvre des lois de la CDPH.
Il propose également aux différents ministères de jouer leur rôle en ne percevant pas le handicap comme un problème de l’action sociale. Pour Abdoulaye Soro, « le handicap est un problème de développement, donc d’inclusion sociale qui permet à chacun de faire ce qui lui incombe ».
L’impétrant interpelle également la direction de la protection et de la promotion des Droits des personnes vivant avec un handicap à prendre des mesures pour établir des lois contraignantes obligeant les citoyens à tenir compte de l’accessibilité physique des personnes handicapées lors de l’aménagement et de la construction des édifices publics.
À l’endroit de l’Ordre national des architectes, le nouvel administrateur des affaires sociales de l’État recommande l’initiation de séances de renforcement de capacités pour une meilleure application des normes d’accessibilité dans la réalisation des édifices publics.
Cette étude, selon Abdoulaye Soro, a pour objectifs d’enseigner, d’éduquer et de sensibiliser les décideurs et les citoyens sur l’idée selon laquelle le handicap n’est pas un état de vulnérabilité. Elle vise également à aider les personnes vivant avec un handicap à s’inclure dans la société.
Consultant formateur et gestionnaire de projet, Abdoulaye Soro a une expérience de 17 ans dans le développement social, dont 10 ans dans l’administration publique et 7 ans dans les ONG.
Gisèle Tirogo / Oméga Média
