A cinq mois de la présidentielle de février 2024, le gouvernement malien – sans préciser une nouvelle date – a annoncé, lundi, un « léger report » de l’élection présidentielle à une date ultérieure pour des « raisons techniques ». Le Mali accuse une société française d’avoir pris en otage la Base de données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC).
Dans le communiqué, le gouvernement malien qui a montré sa volonté d’organiser uniquement l’élection présidentielle pour sortir de la transition a affirmé que les dates de l’élection présidentielle initialement prévues pour le dimanche 04 février 2024 (premier tour) et le dimanche 18 février 2024 (second tour) éventuellement, connaitront un léger report, pour des raisons techniques.
Dans le communiqué du ministre de l’Administration, ces « raisons techniques » sont entre autres la « prise en compte de nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale, en particulier l’augmentation de délais entre les 2 tours des élections présidentielles; la prise en compte par l’AIGE des résultats de la révision annuelle des listes électorales (1er Octobre au 31 Décembre 2023) dans le fichier électoral à partir de Janvier 2024, seul moyen d’assurer une large participation des maliens aux prochaines élections; la gestion de la prise en otage de la Base de données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC) par le prestataire IDEMIA, une société française ».
Le malien a précisé que les nouvelles dates de l’élection présidentielle feront objet de communiqué ultérieurement, après échange avec l’Autorité indépendante de Gestion des Elections (AIGE).
Au sujet de la « prise en otage » de la Base de données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC), le pays explique que malgré [sa] démarche constructive, l’entreprise IDEMIA est restée catégorique, en [lui] envoyant la réponse suivante: « Sur le plan contractuel, le transfert de propriété du système, dont la transmission du mot de passe compte PDBADMIN fait partie, est effectué après complet paiement du marché en référence (A), conformément à la clause CCAG 4.2 (b) du Cahier des clauses administratives particulières de ce marché. Or 5 271 882 000 FCFA restent dus à date à IDEMIA au titre du marché, comme cela a été rappelé dans le courrier en référence (B) ».
En d’autres termes, selon le communiqué, « le contrat signé avec cette société en 2018 portait sur une solution propriétaire, dont le Mali n’a pas le code d’accès » précisant que c’est la raison pour laquelle, la Base de données RAVEC est arrêtée depuis mars 2023.
Le gouvernement ajoute que les conséquences lourdes de cette situation sont entre autres : « l’impossibilité d’enrôler les nouveaux majeurs et in fine de les inscrire sur le fichier électoral;
l’impossibilité de mettre à jour les fiches individuelles descriptives ou de faire des corrections;
le ralentissement de la production de la Carte Nationale d’identité biométrique sécurisée etc… »
Le Mali dit travailler à trouver des « solutions urgentes » face à cette « situation regrettable ».
Lamine Traoré / Oméga médias
