🔮 ALERTE – La rĂ©quisition de Dr LourĂ© est « illĂ©gale et irrĂ©guliĂšre », (mouvement SENS)

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Le mouvement Servir et non se servir (SENS) dont le coordonnateur est Me Guy HervĂ© Kam a estimĂ©, samedi, dans une dĂ©claration, que la rĂ©quisition du mĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©animateur Arouna LourĂ© est « illĂ©gale et irrĂ©guliĂšre et constitue une dĂ©rive grave et inadmissible dans la conduite des affaires de l’Etat ».

Le mouvement SENS n’est pas d’accord avec la rĂ©quisition de Arouna LourĂ© qu’il qualifie de « illĂ©gale et irrĂ©guliĂšre ». Selon le mouvement dirigĂ© par Me Guy HervĂ© Kam, cette rĂ©quisition « engage la responsabilitĂ© individuelle et collective de toutes les personnes physiques et de toutes les institutions qui s’en rendent complices. Le mouvement pense qu’il « convient de la faire cesser

pour sauver encore ce qui peut l’ĂȘtre ».

« Le Dr Arouna LourĂ© est un ancien dĂ©putĂ© Ă  l’AssemblĂ©e LĂ©gislative de la Transition, sous le MPSR1 qui est devenu aujourd’hui trĂšs critique envers le rĂ©gime du MPSR2 », a rappelĂ© le mouvement qui poursuit qu’aprĂšs l’attaque de l’unitĂ© de Koumbri, il avait fait une publication sur sa page facebook dans laquelle il avait notamment Ă©crit « Ne jamais confondre nos forces combattantes sur les diffĂ©rents fronts aux dĂ©serteurs constitutionnalisĂ©s qui se sont bunkĂ©risĂ©s Ă  Ouagadougou ».

Selon le mouvement SENS, le Commandement des opérations du théùtre national (COTN) qui réquisitionne le médecin, « le Commandant du COTN ne dit pas en quoi la réquisition du Dr Arouna Louré, médecin anesthésiste réanimateur, est nécessaire à la conduite des opérations militaires ». Pour SENS, « cette simple omission rend la décision illégale, faute de motivation ».

Ensuite, poursuit le mouvement, « il est Ă©vident que la rĂ©quisition du Dr Arouna LourĂ© en raison de son profil professionnel ne prĂ©sente aucune nĂ©cessitĂ© au sein de l’unitĂ© militaire dĂ©ployĂ©e Ă  Koumbri ».

« Est nĂ©cessaire, ce dont on ne peut pas se passer, ce qui doit ĂȘtre fait en dernier recours, c’est-Ă -dire lorsque toutes les autres mesures possibles ont Ă©tĂ© prises pour rĂ©gler une situation », a rappelĂ© le mouvement de l’avocat Guy HervĂ© Kam.

SENS pense qu’il est Ă©vident que la rĂ©quisition du Dr LourĂ© pour servir au sein d’une unitĂ© militaire n’est pas nĂ©cessaire et plusieurs faits le prouvent :

        le Burkina n’a pas encore Ă©puisĂ© toutes les ressources militaires Ă  sa disposition, particuliĂšrement les militaires servant dans les administrations civiles sont encore nombreux et peuvent ĂȘtre mobilisĂ©s ;

        le Burkina compte à ce jour environ huit médecins militaires, anesthésistes-réanimateurs, qui servent tous dans les villes ;

        le Burkina dispose encore de ressources militaires dans des missions hors du pays ;

        le Burkina dispose de ressources militaires importantes au point que le gouvernement vient d’adopter un projet de loi pour envoyer un contingent militaire au Niger ;

        il existe encore de nombreuses personnes candidates au volontariat pour la dĂ©fense de la patrie qui n’ont pas Ă©tĂ© mobilisĂ©es.

« Le dĂ©cret portant mobilisation gĂ©nĂ©rale et mise en garde a rĂ©glĂ© la question en ce qui concerne la rĂ©quisition des personnes physiques pour servir dans les unitĂ©s militaires. Au sens de ce dĂ©cret, les personnes physiques ne peuvent ĂȘtre engagĂ©es que dans le cadre de la mobilisation gĂ©nĂ©rale », rappelle le mouvement. Il ajoute que l’article 5 dudit dĂ©cret prĂ©voit dans ce sens que sont concernĂ©s par la mobilisation gĂ©nĂ©rale « les jeunes gens de 18 ans ou plus, non membres des forces armĂ©es nationales, physiquement aptes, appelĂ©s Ă  s’enrĂŽler selon les besoins exprimĂ©s par les autoritĂ©s compĂ©tentes ».

Le mouvement estime que s’il y avait vraiment nĂ©cessitĂ© Ă  avoir du personnel civil au front, il fallait donc procĂ©der conformĂ©ment Ă  l’article 5 du dĂ©cret portant mobilisation gĂ©nĂ©rale et mise en garde, c’est-Ă -dire, appeler les jeunes gens Ă  « s’enrĂŽler selon les besoins ».

« Si la rĂ©quisition du Dr Arouna LourĂ© n’est pas nĂ©cessaire comme il est dĂ©montrĂ© ci-dessus, alors pourquoi donc a-t-il Ă©tĂ© rĂ©quisitionnĂ© ? », s’interroge le mouvement et d’affirmer qu’il ne fait aucun doute que cette dĂ©cision est en lien avec ses critiques du rĂ©gime du MPSR2.

« En effet, plusieurs personnes critiques du rĂ©gime ont dĂ©jĂ  fait l’objet de disparition forcĂ©e, d’enlĂšvement, ou de d’incorporation. L’on se souviendra du cas de BoukarĂ© OuĂ©draogo, PrĂ©sident de l’appel de Kaya sur dĂ©cision du PrĂ©sident de la Transition lui-mĂȘme, de monsieur Issiaka OuĂ©draogo, PrĂ©sident du Conseil d’information et de suivi du gouvernement (CISAG), de l’Imam Mahamadou Diallo, pour ne citer que ces cas-ci », a relevĂ© le mouvement.

Le mĂ©decin anesthĂ©siste Arouna LourĂ© a reçu, jeudi, une notification lui indiquant de se rendre lundi Ă  Koumbri dans la rĂ©gion du Nord oĂč 53 personnes – 17 militaires et 36 Volontaires pour la dĂ©fense de la patrie (VDP) – ont Ă©tĂ© tuĂ©es lundi dernier. L’information a Ă©tĂ© confirmĂ©e, vendredi, Ă  OmĂ©ga par plusieurs sources proches du mĂ©decin.

Un journaliste de Oméga a pu consulter la notification de réquisition en question. La réquisition prendra un mois. Du 11 septembre au 11 octobre.

La rĂ©quisition a Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©e par le chef d’état-major gĂ©nĂ©ral adjoint des armĂ©es le colonel Moussa Diallo. Arouna LourĂ© est rĂ©quisitionnĂ©, selon la notification, « à l’effet d’apporter son concours Ă  servir au sein de l’unitĂ© dĂ©ployĂ©e Ă  Koumbri au profit du 12eme RĂ©giment d’Infanterie Commando (12mRIC) dans le cadre  de ses missions et opĂ©rations de sĂ©curisation du territoire national ».

Depuis plusieurs mois, l’ancien dĂ©putĂ© sous le lieutenant-colonel Damiba est trĂšs critique vis-Ă -vis de la gouvernance surtout sĂ©curitaire et humanitaire du Capitaine Ibrahim TraorĂ©. AprĂšs l’attaque de Koumbri, il a – sur sa page Facebook – rendu hommage aux forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©, ainsi qu’aux volontaires pour la dĂ©fense de la patrie. Cependant, il a prĂ©ciser qu’il ne fallait jamais confondre les « forces combattantes sur les diffĂ©rents fronts aux dĂ©serteurs constitutionnalisĂ©s qui se sont bunkerisĂ©s Ă  Ouagadougou ».

Lamine Traoré / Oméga médias

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