Le gĂ©nĂ©ral Brice Oligui Nguema, prĂȘtera serment, lundi, en tant que « prĂ©sident de transition » devant la Cour constitutionnelle du Gabon. Câest ce quâont annoncĂ©, jeudi, les militaires qui ont renversĂ© plus tĂŽt mercredi, Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans.
Ce groupe dâune douzaine de militaires gabonais a annoncĂ© avoir mis « fin au rĂ©gime en place », proclamĂ© la dissolution de « toutes les institutions de la RĂ©publique » et dĂ©signĂ© dans la soirĂ©e le chef de la garde rĂ©publicaine, le gĂ©nĂ©ral Brice Oligui Nguema, comme « prĂ©sident de la transition » du pays.
Le gĂ©nĂ©ral Brice Oligui Nguema a aussitĂŽt ordonnĂ© la reconnexion de la fibre optique et le rĂ©tablissement des signaux de chaĂźnes internationales de radios et de tĂ©lĂ©visions. Le nouvel homme fort a pris – dans le communiquĂ© – lâengagement de maintenir lâoutil Ă©conomique, garant, selon lui, dâune prospĂ©ritĂ© sociale. Les militaires disent aussi garantir la paix et la dignitĂ© du Gabon car, câest une nouvelle Ăšre qui sâouvre pour le pays, prĂ©cisent-ils.
DÚs jeudi, les populations pourront vaquer à leurs occupations entre 6h et 18h, ont rassuré les militaires. Cependant, la restriction de circulation reste en vigueur de 6h à 18h, ont-ils indiqué.
Plus tĂŽt mercredi, le PrĂ©sident de la Commission de lâUA, Moussa Faki Mahamat qui avait dit suivre avec une grande inquiĂ©tude la situation en rĂ©publique gabonaise, a condamnĂ© « fermement la tentative de coup d’Etat au pays comme voie de solution de sa crise post Ă©lectorale actuelle ».
Le PrĂ©sident de la Commission de lâUA a rappelĂ© avec force que la tentative de coup dâEtat « constitue une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l’Union africaine, dont la Charte africaine sur les Ă©lections, la dĂ©mocratie et la gouvernance ».
Il a aussi appelĂ© « l’armĂ©e nationale et les forces de sĂ©curitĂ© Ă s’en tenir strictement Ă leur vocation rĂ©publicaine, Ă garantir l’intĂ©gritĂ© physique du prĂ©sident de la RĂ©publique, les membres de sa famille ainsi que de ceux de son gouvernement ».
Outre la France, la Russie a dit suivre la situation au Gabon avec une « profonde prĂ©occupation » et a dit surveiller de prĂšs ce qu’il s’y passe. La Chine quant Ă elle a appelĂ© à « garantir la sĂ©curitĂ© d’Ali Bongo ».
Le chef de la diplomatie europĂ©enne Josep Borrell a dĂ©clarĂ© que si ce coup d’Etat est confirmĂ©, il va « accroitre l’instabilitĂ© dans toute la rĂ©gion ».
AprĂšs lâannonce de la Commission Ă©lectorale, mardi nuit, de la réélection du prĂ©sident Ali Bongo – au pouvoir depuis 14 ans – pour un 3e mandat avec 64,27% des voix, des militaires ont aussitĂŽt annoncĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision nationale, l’annulation des Ă©lections et la dissolution des institutions. Ils disent avoir placĂ© Ali Bongo et sa famille en rĂ©sidence surveillĂ©e. Cependant, les militaires ont annoncĂ© lâarrestation de lâun des fils d’Ali Bongo accusĂ© de « haute trahison ».
Lamine Traoré / Oméga médias
