Emmanuel Macron a annoncĂ©, lundi, que la France va soutenir lâaction diplomatique et quand elle le dĂ©cidera, militaire, de la CĂ©dĂ©ao. Le PrĂ©sident français intervenait lors de la confĂ©rence annuelle des ambassadeurs Ă lâElysĂ©e. Macron sâest dĂ©fendu de tout paternalisme de Paris en Afrique et a rappelĂ© une fois de plus que la France ne reconnait pas les autoritĂ©s militaires du Niger.
« La France et les diplomates ont Ă©tĂ© confrontĂ©s ces derniers mois Ă des situations dans certains pays particuliĂšrement difficiles, que ce soit au Soudan ou la France a Ă©tĂ© exemplaire, au Niger en ce moment mĂȘme, et je salue votre collĂšgue qui Ă©coutent depuis leur poste », a affirmĂ© le PrĂ©sident français.
Selon Emmanuel Macron, la politique française au Niger est bonne et « repose sur le courage du prĂ©sident Bazoum, sur lâengagement de nos diplomates, sur notre ambassadeur qui est sur le terrain, qui reste malgrĂ© les pressions et malgrĂ© toutes les dĂ©clarations dâautoritĂ©s illĂ©gitimes, grĂące Ă lâengagement de nos forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieur et de nos militaires », a-t-il dit avant de remettre en cause, « le narratif utilisĂ© par les putschistes qui consisterait Ă dire que notre ennemi, câest la France ».
« Le problĂšme des nigĂ©riens, câest des putschistes qui les mettent en danger parce quâils abandonnent la lutte contre le terrorisme, parce quâils abandonnent une politique qui Ă©tait bonne Ă©conomiquement pour eux, et quâils sont en train de perdre tous les financements internationaux qui Ă©taient en train de leur permettre de sortir de la pauvreté », a ajoutĂ© le PrĂ©sident Macron.
« Notre politique est simple : on ne reconnait pas les putschistes, on soutient un prĂ©sident qui nâa pas dĂ©missionnĂ© et nous soutenons lâaction diplomatique et quand elle le dĂ©cidera, militaire, de la CĂ©dĂ©ao dans une approche de partenariats qui est celle que jâai prĂ©sentĂ©e en fĂ©vrier dernier. Ni le paternalisme ni la faiblesse parce que sinon, on nâest plus nulle part », a expliquĂ© Emmanuel Macron et de prĂ©ciser: « la faiblesse que dâaucuns ont montrĂ© Ă lâĂ©gard des putschs prĂ©cĂ©dents a nourri des vocations rĂ©gionales. Il y a une Ă©pidĂ©mie de putschs dans tout le Sahel ».
Un bras de fer persistant entre Paris et Niamey depuis le putsch du 26 juillet dernier. Vendredi, les militaires au pouvoir Ă Niamey ont sommĂ© lâambassadeur de France au Niger de quitter le territoire sous 48h. Il est reprochĂ© au diplomate, « des agissements contraires aux intĂ©rĂȘts du Niger ».
Paris a aussitĂŽt rĂ©agi en rassurant que lâambassadeur restera en poste Ă Niamey.
La France a toujours refusĂ© de reconnaĂźtre la lĂ©gitimitĂ© des militaires au pouvoir. DĂ©but aoĂ»t, les militaires ont dĂ©noncĂ© les accords de DĂ©fense et de sĂ©curitĂ©, entre les deux pays. La France a Ă©tĂ© accusĂ©e par les militaires de « manĆuvres de dĂ©stabilisation ». Ce que rĂ©fute Paris.
Lamine Traoré / Oméga médias
