Le ministre russe des Affaires Ă©trangĂšres SergueĂŻ Lavrov sâest exprimĂ©, jeudi, sur lâĂ©ventuelle intervention militaire de la Cedeao au Niger. Un tel scĂ©nario serait dĂ©sastreux pour le Niger, a-t-il assurĂ©.
« Une intervention militaire de la Cedeao au Niger constituerait un scénario désastreux pour le pays et la région », a indiqué Sergueï Lavrov en conférence de presse au sommet des BRICS à Johannesburg et relayé par le média russe Sputnik.
« Je ne pense pas qu’une invasion profiterait Ă qui que ce soit », a-t-il poursuivi.
Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs notĂ© que tous les membres de la Cedeao ne soutiennent pas cette idĂ©e d’un recours Ă la force.
La Cedeao continue de ne pas Ă©carter lâhypothĂšse dâune intervention militaire Ă Niamey. La semaine derniĂšre, les chefs dâĂ©tat-major des armĂ©es de la Cedeao ont fixĂ© Ă Accra, le jour de lâintervention militaire au Niger pour rĂ©tablir lâordre constitutionnel et le PrĂ©sident Mohamed Bazoum dans ses fonctions. La force de la Cedeao est « prĂȘte Ă intervenir » au Niger dĂšs que les dirigeants des pays ouest-africains en donneront l’ordre, avait dĂ©clarĂ© le commissaire aux affaires politiques, Ă la paix et Ă la sĂ©curitĂ© de l’organisation rĂ©gionale, Abdel-Fatau Musahbet.
Le Burkina et le Mali ont dĂ©ployĂ© des avions de combat pour « rĂ©pondre Ă toute forme d’agression contre le Niger » comme prĂ©voit la Cedeao.
Des officiers dâĂ©tat-major de ces trois pays se sont rĂ©unis Ă Niamey. « Objectif, peaufiner le plan de riposte contre les agressions programmĂ©es par la Cedeao », avait annoncĂ© la tĂ©lĂ©vision nigĂ©rienne.
AprĂšs le sommet de la Cedeao du 30 juillet, dĂ©but aoĂ»t, le Burkina et le Mali, dans un communiquĂ© conjoint, ont refusĂ© dâappliquer les sanctions de la Cedeao jugĂ©es « illĂ©gales, illĂ©gitimes et inhumaines » contre le Niger.
Les deux pays ont averti lâinstitution que toute intervention militaire contre le Niger sâassimilerait Ă une dĂ©claration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali. Ils ont prĂ©venu aussi que toute intervention militaire contre le Niger entraĂźnerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cedeao, ainsi que lâadoption de mesures de lĂ©gitime dĂ©fense en soutien aux forces armĂ©es et au peuple du Niger.
Le Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© de l’Union africaine – dans un communiquĂ© de sa rĂ©union du 14 aoĂ»t – a exhortĂ© « vivement les militaires Ă placer les intĂ©rĂȘts suprĂȘmes du Niger et de son peuple au-dessus de tout, et de retourner immĂ©diatement et sans condition dans les casernes et de se soumettre aux autoritĂ©s civiles conformĂ©ment Ă la Constitution du Niger. Le conseil qui a dĂ©cidĂ© de « suspendre immĂ©diatement le Niger de toutes les activitĂ©s de l’Union » a aussi rejetĂ© « fermement toute ingĂ©rence extĂ©rieure d’un acteur ou d’un pays extĂ©rieur au Continent dans les questions de paix et de sĂ©curitĂ© en Afrique, y compris les engagements de sociĂ©tĂ©s militaires privĂ©es sur le continent ».
LâUA dit aussi avoir pris note de la dĂ©cision de la Cedeao de dĂ©ployer une Force en attente et a demandĂ© Ă la Commission de l’UA d’entreprendre une Ă©valuation des implications Ă©conomiques, sociales et sĂ©curitaires du dĂ©ploiement d’une Force en attente au Niger et d’en faire rapport au Conseil.
Lamine Traoré / Oméga médias
