La direction de OmĂ©ga mĂ©dias informe lâopinion que le journaliste et rĂ©dacteur en chef Abdoul Fhatave TiemtorĂ©, auteur de lâinterview du conseiller du PrĂ©sident nigĂ©rien Mohamed Bazoum qui a valu la suspension des antennes de la radio (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), a fait lâobjet dâune convocation Ă la sĂ»retĂ© de lâEtat le vendredi 11 aoĂ»t. Les faits:
– Dans lâaprĂšs-midi du jeudi 10 aoĂ»t, deux Ă©lĂ©ments de la police nationale, dont lâun se nomme Ousmane OuĂ©draogo, sont venus en tenue civile dans les locaux de OmĂ©ga pour convoquer verbalement le journaliste TiemtorĂ© Ă la direction de la sĂ»retĂ© de lâEtat « pour affaire le concernant ». « Il nây a pas de dĂ©lai mais le plus tĂŽt serait le mieux », ont-ils fait savoir. Cela sâest dĂ©roulĂ© avant la publication du communiquĂ© du gouvernement sur la suspension de la radio ;
– Dans la soirĂ©e, autour de 19h40, aprĂšs le communiquĂ© du porte-parole du gouvernement et journaliste de profession Jean-Emmanuel OuĂ©draogo suspendant la radio, nous avons reçu un appel tĂ©lĂ©phonique de la part du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du MinistĂšre de la communication FidĂšle Tamini nous demandant de couper lâantenne ;
– Le lendemain vendredi, aux environs de 10h15, le policier Ousmane OuĂ©draogo et un autre du nom de Cheick Ouattara se sont prĂ©sentĂ©s Ă OmĂ©ga avec une convocation Ă©crite et lâintention dâamener par leurs propres soins le journaliste. Ce dernier leur a proposĂ© de les suivre avec son Directeur des rĂ©dactions. « Je ne suis pas venu plus tĂŽt parce quâaprĂšs la suspension de la radio, nous avons eu beaucoup Ă faire, mais je mâapprĂȘtais Ă vous rejoindre. Donc je peux vous suivre avec mon Directeur des rĂ©dactions », a expliquĂ© le journaliste ;
– Tous les quatre ont pris lâascenseur ensemble et se sont suivis par la suite Ă la direction gĂ©nĂ©rale de la sĂ»retĂ© de lâEtat sise dans lâenceinte de lâancienne direction gĂ©nĂ©rale de la police, avenue de lâIndĂ©pendance ;
– Une fois sur place, les deux collaborateurs de OmĂ©ga seront sĂ©parĂ©s, puisque Abdoul Fhatave TiemtorĂ© sera reçu seul pour ĂȘtre interrogĂ© par deux hommes, pendant que son directeur attendait dans un autre bureau ;
– Lâaudition a dĂ©butĂ© autour de 11h30 sous la conduite du lieutenant de police Cheick Ouattara. Elle a durĂ© une heure environ ;
– Les questions portaient sur la maniĂšre dont le journaliste a connu lâhomme politique nigĂ©rien, comment il est entrĂ© en contact avec lui, sâil sait oĂč se trouve lâintĂ©ressĂ©, pourquoi lâavoir interviewĂ©, etc ;
– Le journaliste a donnĂ© des rĂ©ponses Ă toutes les questions, expliquant que les rĂšgles du mĂ©tier de journalisme qui lui ont Ă©tĂ© enseignĂ©es Ă lâĂ©cole exigent quâen cas de conflit, la parole soit donnĂ©e aux diffĂ©rentes parties Ă©quitablement. AprĂšs avoir interviewĂ© une partie qui soutenait le coup dâEtat au Niger, il Ă©tait de son devoir de donner la parole Ă la partie adverse qui milite pour la restauration du PrĂ©sident Mohamed Bazoum ;
– Un procĂšs verbal de lâaudition a Ă©tĂ© dressĂ© ;
– Avant sa signature, le policier Cheick Ouattara a dit avoir rendu compte Ă la hiĂ©rarchie et quâil attendait son retour pour permettre ou non au journaliste de quitter les lieux ;
– Lâattente a durĂ© prĂšs de 5 heures de temps. Pendant ce temps, nos deux collaborateurs Ă©taient dans un bureau puis dans la cour de la sĂ»retĂ© ;
– Câest aux environs de 16h50, que le policier Cheick Ouattara dira au journaliste quâil pouvait repartir, sans faire mention du ProcĂšs-verbal, qui nâa finalement pas Ă©tĂ© signĂ© ;
Visiblement, les policiers et la hiĂ©rarchie avec laquelle ils parlaient se sont rendus compte quâil sâagissait dâun dossier creux. Le gouvernement a juste saisi lâoccasion de cette interview pour faire taire notre radio dont le professionnalisme et la libertĂ© de ton semblent dĂ©ranger.
La direction de OmĂ©ga MĂ©dias rĂ©itĂšre sa vive protestation contre la dĂ©cision injuste du Gouvernement de suspendre sans fondement les programmes de sa radio. En plus, au regard des textes, le Gouvernement nâa pas le droit de suspendre une radio. Cette prĂ©rogative relĂšve du Conseil SupĂ©rieur de la Communication (CSC).
Par ailleurs, nous dĂ©nonçons la convocation et lâaudition de notre journaliste, alors que la dĂ©pĂ©nalisation des dĂ©lits de presse est consacrĂ©e par une loi votĂ©e depuis 2015 dans notre pays.
A ceux qui veulent mettre en doute le professionnalisme de notre radio, il est important de noter que le journaliste Abdoul Fhatave TiemtorĂ© qui a rĂ©alisĂ© lâinterview a Ă©tĂ© bien formĂ© dans une Ă©cole de journalisme oĂč il est mĂȘme sorti major de sa promotion.
La direction de Oméga lui renouvelle sa confiance pour avoir fait convenablement son travail selon les rÚgles de déontologie du métier et conformément à la ligne éditoriale de notre média.
Radio OmĂ©ga est une rĂ©fĂ©rence dans le monde des mĂ©dias. Son mĂ©rite est reconnu par tous au Burkina Faso et Ă lâextĂ©rieur. Câest dâailleurs une bonne Ă©cole oĂč sont passĂ©s de grands professionnels, patrons de mĂ©dias, ou des personnalitĂ©s qui occupent actuellement de hautes fonctions de lâEtat.
Comme elle lâavait annoncĂ© dans son premier communiquĂ©, OmĂ©ga MĂ©dias a saisi le Conseil dâEtat en vue dâuser de tous ses droits de recours face Ă cette dĂ©cision inacceptable.
La direction
