Le Burkina Faso a dĂ©noncĂ©, lundi, la Convention fiscale de non double imposition du 15 fĂ©vrier 1967 avec la France. Lâinformation a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par lâAgence d’Information du Burkina (AIB) et confirmĂ©e Ă OmĂ©ga par des sources diplomatiques françaises.
« La Convention fiscale de non double imposition signĂ©e le 11 aoĂ»t 1965 entre le Burkina Faso et la RĂ©publique française et entrĂ©e en vigueur le 15 fĂ©vrier 1967, y compris son avenant signĂ© le 3 juin 1971 et entrĂ© en vigueur le 1er octobre 1974, nâobĂ©it plus aux intĂ©rĂȘts du Burkina Faso », avait Ă©crit lâagence dâinformation.
Selon lâAIB, la convention a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e le lundi 7 aoĂ»t 2023 par voie diplomatique avec un dĂ©lai dâeffet dâici Ă trois mois.
Lâagence dâEtat explique que les autoritĂ©s BurkinabĂš accusent la France dâĂȘtre restĂ©e silencieuse, Ă ses deux demandes faites en janvier 2020 et en fin 2021, pour renĂ©gocier les termes de la convention.
Quid de la convention fiscale de non double imposition?
Selon des experts en fiscalitĂ©, chaque Ătat a une convention dâĂ©limination de la double imposition avec les autres Ătats pour rĂ©gir les sujets qui touchent aux impĂŽts et qui pourraient toucher les deux pays.
Par exemple, si une sociĂ©tĂ© française gagne de lâargent au Burkina Faso et quâensuite elle envoie ses bĂ©nĂ©fices en France, la convention va prĂ©voir que câest le Burkina Faso qui taxe les revenus qui ont Ă©tĂ© gagnĂ©s au Burkina Faso et quâensuite la France ne taxe pas une deuxiĂšme fois quand ils arrivent en France, ces revenus. Ce fiscaliste poursuit que la sociĂ©tĂ© nâa pas Ă payer Ă la fois lâimpĂŽt en France et Ă la fois au Burkina Faso. « Il y a tout un mĂ©canisme en place de crĂ©dit dâimpĂŽt qui permet de soustraire Ă son imposition en France, le montant de lâimposition qui a Ă©tĂ© payĂ© au Burkina Faso. Ce sont tous ces dispositifs qui sont rĂ©gies par ces conventions », affirme-t-il.
Une source française prĂ©cise que depuis 2020, le Burkina Faso voulait renĂ©gocier cette convention, elle nâa pas abouti et le pays a dĂ©cidĂ© de dĂ©noncer la convention. « Mais cela nâa rien Ă voir avec nos sujets dâactualité », affirme-t-elle.
« Câest un sujet qui relĂšve de la technicitĂ© fiscale plus que de lâopportunitĂ© politique », ajoute cette source.
« La maniĂšre dont la note verbale est rĂ©digĂ©e, câest exposĂ© comme un dernier recours aprĂšs avoir essayĂ© dâautres voies », fait-elle remarquer et de poursuivre que câest « un point exclusivement technique, il nây a pas de message politique fort, pour le coup, derriĂšre cette dĂ©cision ».
Lamine Traoré / Oméga médias
