AprĂšs le saccage, dimanche, de son enceinte diplomatique, Paris a dĂ©menti, lundi, lâutilisation dâarme Ă feu – dans son ambassade de Niamey – pour se protĂ©ger. Le communiquĂ© est du ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres.
Le communiquĂ© du Quai d’Orsay explique que contrairement Ă ce quâaffirment certains responsables militaires nigĂ©riens, aucun moyen lĂ©tal nâa Ă©tĂ© utilisĂ© par les forces de sĂ©curitĂ© françaises.
Paris affirme que son ambassade à Niamey a été violemment attaquée, dimanche, par des « groupes visiblement préparés », que « les forces de sécurité nigériennes ne sont pas pleinement parvenues à maßtriser ».
La France a rappelé que la sécurité des emprises et personnels diplomatiques, ainsi que des résidents étrangers, sont des obligations au titre du droit international, et notamment des Conventions de Vienne.
Dimanche, dans un autre communiquĂ©, la France a condamnĂ© « toute violence contre les emprises diplomatiques, dont la sĂ©curitĂ© relĂšve de la responsabilitĂ© de lâEtat hĂŽte ».
Lundi, Les militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet dernier Ă Niamey, ont accusĂ© la France – en complicitĂ© avec des nigĂ©riens – dâĂ©ventuelles frappes sur le palais prĂ©sidentiel pour obtenir la libĂ©ration du PrĂ©sident Mohamed Bazoum. Selon les militaires, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Bazoum, par ailleurs Premier ministre par intĂ©rim, Hassoumi Massaoudou ainsi que le Haut-commandant de la Garde Nationale du Niger le colonel-major Midou Guirey ont signĂ© le document autorisant ces frappes de lâarmĂ©e française.
DĂ©jĂ au lendemain de sa prise du pouvoir, le jeudi 28 juillet, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), avait dĂ©jĂ accusĂ© la France d’ĂȘtre « passĂ©e outre » la fermeture des frontiĂšres « pour faire atterrir un avion militaire ».
Vendredi, la France a dit ne pas reconnaĂźtre les autoritĂ©s issues du putsch menĂ© par le gĂ©nĂ©ral Tchiani. Selon la France, le seul PrĂ©sident du Niger est Mohamed Bazoum. « Ce coup dâĂtat est parfaitement illĂ©gitime et profondĂ©ment dangereux pour les NigĂ©riens, pour le Niger et toute la rĂ©gion », avait dĂ©clarĂ© Emmanuel Macron.
Dimanche, des manifestants ont vandalisĂ© lâambassade de France Ă Niamey. Paris a « fermement condamné » ces actes et a appelĂ© la junte Ă respecter la convention de Vienne sur la violation des reprĂ©sentations diplomatiques.
Toujours dimanche, Ă lâissue dâun double sommet, la Cedeao et lâUemoa ont pris une batterie de sanctions contre le Niger. La Cedeao a donnĂ© une semaine aux militaires qui ont pris le pouvoir « pour libĂ©rer et rĂ©installer le prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu » Mohamed Bazoum. PassĂ© ce dĂ©lai, la Cedeao nâĂ©carte pas de faire usage de la force. Les chefs dâĂ©tat-majors des armĂ©es de la Cedeao devront se rĂ©unir en urgence.
Lâinstitution a imposĂ© des interdictions de voyager aux officiers militaires impliquĂ©s dans le coup d’Ătat. Les sanctions de lâUemoa sont essentiellement Ă©conomiques. Un embargo total sur le pays.
Lamine Traoré / Oméga médias
