La France a dit, vendredi dans un communiquĂ©, ne pas reconnaĂźtre les autoritĂ©s issues du putsch menĂ© par le gĂ©nĂ©ral Tchiani. Selon la France, le seul PrĂ©sident du Niger est Mohamed Bazoum. Pour Emmanuel Macron, « ce coup dâĂtat est parfaitement illĂ©gitime et profondĂ©ment dangereux pour les NigĂ©riens, pour le Niger et toute la rĂ©gion ».
« Le Président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu par le peuple du Niger, est le seul Président de la République du Niger », peut-on lire dans le communiqué du ministÚre français des Affaires étrangÚres qui poursuit que « la France ne reconnait pas les autorités issues du putsch mené par le général Tchiani ».
« Nous rĂ©itĂ©rons dans les termes les plus fermes les demandes claires de la communautĂ© internationale appelant Ă la restauration sans dĂ©lai de lâordre constitutionnel et du pouvoir civil dĂ©mocratiquement Ă©lu au Niger », prĂ©cise le Quai d’Orsay.
« Je veux dire ici avec beaucoup de clartĂ© que la France condamne absolument, avec la plus grande fermetĂ©, ce coup dâĂtat militaire contre un dirigeant dĂ©mocratiquement Ă©lu, courageux, et qui fait pour son pays les rĂ©formes et les investissements dont il a besoin, et que nous accompagnons, comme nous avons accompagnĂ© son prĂ©dĂ©cesseur, depuis le dĂ©but », a rĂ©agi toujours ce vendredi le PrĂ©sident français.
Plus tĂŽt ce vendredi, le visage du coup dâEtat est dĂ©sormais connu. Le gĂ©nĂ©ral Abdourahamane Tchiani a lu un communiquĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision nationale du Niger en tant que « prĂ©sident du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie », le groupe de soldats qui a renversĂ© le prĂ©sident Ă©lu Mohamed Bazoum.
Chef de la garde prĂ©sidentielle – depuis 2011 sous Mahamadou Issoufou – le gĂ©nĂ©ral Tchiani, nouvel homme fort du Niger, a justifiĂ© le coup d’Etat par « la dĂ©gradation de la situation sĂ©curitaire » dans le pays minĂ© par la violence de groupes terroristes.
Il a affirmĂ© que sous le prĂ©sident Bazoum il y avait « le discours politique » qui voulait faire croire que « tout va bien », alors qu’il y a « la dure rĂ©alitĂ© avec son lot de morts, de dĂ©placĂ©s, d’humiliation et de frustration ».
Pour Emmanuel Macron, « ce coup dâĂtat est parfaitement illĂ©gitime et profondĂ©ment dangereux pour les NigĂ©riens, pour le Niger et toute la rĂ©gion ».
Mercredi aprĂšs une journĂ©e confuse, un groupe de soldats – dans une dĂ©claration Ă la tĂ©lĂ©vision nigĂ©rienne au milieu de la nuit – a annoncĂ© avoir pris le pouvoir. Le groupe rĂ©uni autour du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a affirmĂ© que « toutes les institutions issues de la 7e Republique sont suspendues ».
Jeudi en mi-journĂ©e, le commandement militaire des Forces armĂ©es nigĂ©riennes (FAN) sâest ralliĂ© au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), les soldats qui, la veille, ont annoncĂ© avoir destituĂ© le rĂ©gime du PrĂ©sident Mohamed Bazoum.
Depuis mercredi, plusieurs organisations et pays – la Cedeao, lâunion africaine, lâUnion europĂ©enne, les Nations unies, la France, les Etats-Unis (âŠ) – ont aussitĂŽt condamnĂ© ce coup dâEtat.
Lamine Traoré / Oméga médias
