
On en sait un peu plus sur lâarrestation, vendredi, de lâopposant sĂ©nĂ©galais Ousmane Sonko. Selon le procureur de la rĂ©publique, « il a volĂ© avec violence le tĂ©lĂ©phone portable d’une femme gendarme ». Plusieurs charges pĂšsent contre lui.
Le procureur, dans son communiquĂ©, explique que depuis un certain temps, il a Ă©tĂ© relevĂ© Ă l’encontre de Ousmane Sonko des actes, dĂ©clarations, Ă©crits, images, et manĆuvres sur plusieurs supports et en diverses circonstances.
« Ces Ă©lĂ©ments, outre les lourdes consĂ©quences sur l’ordre public, l’intĂ©gritĂ© des personnes et des biens, sont constitutifs de faits pĂ©nalement rĂ©prĂ©hensibles », note le communiquĂ©.
Toujours selon le procureur, « aussi, ce jour, dans l’aprĂšs-midi, il a volĂ© avec violence le tĂ©lĂ©phone portable d’une femme gendarme, dont le vĂ©hicule Ă©tait tombĂ© en panne aux abords de son domicile, et a aussitĂŽt appelĂ© le peuple, par un message subversif divulguĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, Ă se tenir prĂȘt ».
« Ainsi, ai-je instruit la SĂ»retĂ© Urbaine du Commissariat Central de Dakar d’ouvrir sans dĂ©lai une enquĂȘte exhaustive pour divers chefs de dĂ©lits et crimes Ă son encontre et de toutes autres personnes impliquĂ©es », affirme le procureur.
Plus tĂŽt vendredi, lâopposant alertait – via un communiquĂ© – sur sa page Facebook que des Ă©lĂ©ments de la gendarmerie « sâapprĂȘtaient Ă dĂ©foncer sa porte ». « à mon retour de la priĂšre du vendredi, ce 28 juillet 2023, des agents des renseignements gĂ©nĂ©raux postĂ©s devant mon domicile 24 heures sur 24 se sont mis Ă me filmer. Jâai arrachĂ© le tĂ©lĂ©phone et demandĂ© Ă la personne de le dĂ©verrouiller et dâeffacer les images quâelle a prises, ce quâelle refusa. PrĂ©sentement, une forte Ă©quipe de la gendarmerie fait le guet devant mon domicile, comme vous pouvez le voir, et semble prĂȘte Ă en dĂ©foncer la porte », avait-il Ă©crit.
Le 1er juin dernier, Ousmane Sonko a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans l’affaire l’opposant Ă l’ex-masseuse Adji Sarr. Il vivait reclus chez lui depuis deux mois. « PrivĂ© de libertĂ© sans pour autant ĂȘtre arrĂȘtĂ©, il demeurait assignĂ© de fait Ă domicile pour empĂȘcher les troubles Ă lâordre public », selon le gouvernement, rapporte le journal Jeune Afrique et de prĂ©ciser que les barriĂšres qui bloquaient lâaccĂšs Ă sa rĂ©sidence depuis des mois avaient Ă©tĂ© levĂ©es lundi. « Un dispositif policier plus lĂ©ger avait nĂ©anmoins Ă©tĂ© maintenu, avait prĂ©cisĂ© un proche du maire de Ziguinchor », indique le journal. Ousmane Sonko espĂšre toujours se prĂ©senter Ă la prĂ©sidentielle de 2024.
Lamine Traoré / Oméga médias
