Le commandement militaire des Forces armées nigériennes (FAN) – dans un communiqué ce jeudi – s’est rallié au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), les soldats qui, la veille, ont annoncé avoir destitué le régime du Président Mohamed Bazoum. La déclaration de l’armée a été signée par le chef d’état-major des Armées, le Général de Division Abdou Sidikou Issa, qui a mis en garde contre « toute intervention militaire extérieure, de quelle que provenance que ce soit » et qui « risquerait d’avoir des conséquences désastreuses et incontrôlables » pour les populations et le chaos pour le pays.
Un ralliement qui s’explique « par le souci de préserver l’intégrité physique du Président de la République et de sa famille, d’éviter une confrontation meurtrière entre les différentes Forces qui au-delà de ces dernières pourrait provoquer un bain de sang et entacher la sécurité de la population« , peut-on lire dans la déclaration du Commandement militaire des Forces Armées Nigériennes (FAN) qui est composé du Chef d’Etat-Major des armées et des Chefs d’Etat-Major d’armées.
Le commandement militaire qui a tenu une réunion mercredi, a aussi indiqué dans sa déclaration qu’il rejoint le CNSP « par le souci de préserver la cohésion au sein des Forces de Défense et de Sécurité, ont décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de Sécurité« .
L’Etat-major des Armées a rappelé, par ailleurs que le Niger reste toujours en proie à l’insécurité imposée par les Groupes Armés Terroristes (GAT) et autres Groupes du Crime Organisé (GCO). Par conséquent, poursuit le communiqué, l’Etat-major des FAN a invité « l’ensemble des FDS à rester concentré sur leurs missions et à conserver leur combativité bien connue pour la poursuite de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, pour l’objectif ultime qu’est le bien-être de nos populations« .
Une déclaration du commandement militaire qui intervient après l’annonce, mercredi – par un groupe de soldats – la prise du pouvoir. Ces militaires ont avancé comme principales raisons de leur action, « la dégradation continue de la situation sécuritaire » et « la mauvaise gouvernance économique et sociale« .
Le porte-parole de la junte, le colonel-major Amadou Abdrahmane, a annoncé à la télévision nationale la suspension de toutes les institutions issues de la 7e République tout en s’engageant à « respecter l’intégrité physique et morale des autorités déchues« .
Les frontières terrestres et aériennes ont aussi été fermées « jusqu’à la stabilisation de la situation » et un couvre-feu a été instauré sur toute l’étendue du territoire national de 22h à 5h jusqu’à nouvel ordre par les nouveaux dirigeants du pays.
Le Président du Niger – quelques heures après l’annonce par le groupe de militaires du coup d’Etat contre lui – a rassuré dans un message publié sur ses réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et aussi repris par la présidence nigérienne, que « les acquis obtenus de haute lutte seront sauvegardés ».
Depuis hier mercredi, plusieurs organisations et pays – la Cedeao, l’union africaine, l’Union européenne, la France, les Etats-Unis (…) – ont aussitôt condamné ce coup d’Etat.
Lamine Traoré / Oméga médias
