LâĂ©tat-major a condamnĂ©, vendredi, lâexpĂ©dition punitive – quâil qualifie de « graves altercations » entre civils et militaires – jeudi dans un quartier de Bobo-Dioulasso ayant fait un mort et plusieurs blessĂ©s. LâarmĂ©e annonce lâouverture dâune enquĂȘte interne.
Dans le communiquĂ©, lâĂ©tat-major explique que le jeudi 15 juin 2023, de « graves altercations » ont opposĂ© des civils et des militaires dans un quartier de la ville de Bobo Dioulasso.
Ces incidents, selon le communiquĂ©, intervenus suite Ă lâagression dâun militaire de la garnison la veille dans la nuit, ont, dĂ©plore lâarmĂ©e, malheureusement occasionnĂ© plusieurs blessĂ©s civils dont un qui a succombĂ© Ă ses blessures.
Le Chef dâĂtat-Major GĂ©nĂ©ral des ArmĂ©es qui dit prĂ©senter ses « sincĂšres condolĂ©ances » Ă la famille et aux proches du disparu et souhaiter un prompt rĂ©tablissement aux personnes blessĂ©es, a condamnĂ© avec fermetĂ© ces agissements, dit-il, inadmissibles qui mettent Ă mal lâindispensable lien ArmĂ©e-Nation.
« En plus de lâenquĂȘte interne qui a Ă©tĂ© ouverte pour situer les responsabilitĂ©s, des dĂ©marches ont Ă©tĂ© entreprises par la hiĂ©rarchie militaire, pour donner une suite judiciaire Ă lâaffaire », a rassurĂ© lâarmĂ©e.
Le Chef dâĂtat-Major GĂ©nĂ©ral des ArmĂ©es a aussi saluĂ© « le sens de la mesure et lâesprit de dialogue qui ont prĂ©valu aprĂšs la survenue de ces Ă©vĂ©nements malheureux » et de poursuivre : « avec la contribution des autoritĂ©s administratives, coutumiĂšres et religieuses de la rĂ©gion, les autoritĂ©s militaires ont entrepris des dĂ©marches qui ont ainsi permis de ramener le calme et la sĂ©rĂ©nité ».
« Des actions ont Ă©galement Ă©tĂ© menĂ©es dans le sens dâune prise en charge adĂ©quate des personnes blessĂ©es », a-t-il rassurĂ©.
Il « regrette profondĂ©ment ces agissements, Ćuvre dâĂ©lĂ©ments isolĂ©s, qui ne reflĂštent en rien les valeurs de lâinstitution militaire ».
Le Chef dâĂtat-Major GĂ©nĂ©ral des ArmĂ©es a aussi rappelĂ© « lâimpĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de prĂ©server lâunion sacrĂ©e entre le peuple et son armĂ©e pour mener le seul combat qui vaille, celui de la reconquĂȘte de lâintĂ©gralitĂ© du territoire national ».
Ce nâest pas la premiĂšre fois quâon assiste Ă des expĂ©ditions punitives dans le pays.
En avril dernier, au moins 7 civils avaient Ă©tĂ© tuĂ©s Ă Dori dans le Sahel – en deux jours – dans une expĂ©dition punitive.
Une descente musclĂ©e, alors, des soldats du 11e RĂ©giment d’infanterie commando (11e RIC) dans plusieurs quartiers de la ville.
LâarmĂ©e avait prĂ©sentĂ© ses excuses Ă toute la population pour les « actes regrettables ».
En janvier dernier, un groupe de soldats avait fait une descente musclée au quartier Nagrin de Ouagadougou. Des militaires avaient mis et ce pendant plusieurs minutes, le quartier sur un pied.
Le 24 septembre 2022 dans le quartier Dapoya de la capitale, des soldats avaient effectué une descente similaire.
Un des leurs avait Ă©tĂ© tuĂ© la nuit dâavant dans le dit quartier. En signe de reprĂ©sailles, un groupe de soldats avait fait une descente pour se rendre justice. Ils sâen sont pris Ă dâinnocentes personnes.
ImmĂ©diatement le Chef dâEtat-Major GĂ©nĂ©ral des ArmĂ©es avait condamnĂ© la barbarie des soldats et a prĂ©sentĂ© « ses excuses aux populations ».
A PĂŽ dans le Nahouri, en octobre 2021, des militaires avaient aussi effectuĂ© une descente musclĂ©e dans la ville suite Ă un diffĂ©rend qui a opposĂ© un des leurs Ă un groupe de civils. Plusieurs blessĂ©s avaient Ă©tĂ© enregistrĂ©s suite Ă la bastonnade. Des missions sâĂ©taient rendues dans les localitĂ©s pour calmer le jeu.
Lamine Traoré / Oméga médias
