C’est un projet auquel tient visiblement le Capitaine Ibrahim Traoré. Dès sa première sortie médiatique après sa prise du pouvoir, le Chef du MPSR2 avait affiché sa volonté de « révolutionner notre agriculture ». Dans un entretien exclusif à Oméga Médias le 1er octobre 2022, le tout nouveau Chef de l’Etat avait déjà sa formule pour satisfaire les besoins alimentaires des milliers de familles déplacées du fait de l’insécurité : « On conquière les terres, on les installe et on les aide à produire pour qu’on ne soit pas dépendant de l’extérieur », avait-il expliqué.
Ce mercredi 31 mai, le Conseil des ministres a donné son accord pour la mise en œuvre d’une « Initiative présidentielle pour la production agricole 2023-2024 ». Le projet va consister à mobiliser 11 mille hectares de terres, pour la production d’environ 190 mille tonnes de céréales et de légumes, selon le gouvernement.
Il comporte 3 composantes, à savoir, l’Initiative d’urgence pour l’intensification de la riziculture au Burkina Faso sur 4 000 hectares, le Programme alimentaire militaire du Burkina Faso (PAMBF) sur 3 500 hectares et la Production de défense de la Patrie contre l’insécurité alimentaire (PDPIA) sur 3 500 hectares, détaille le compte-rendu du Conseil des ministres.
Le ministre de la communication Jean-Emmanuel Ouédraogo précise que l’initiative « va impliquer plus de 1000 militaires, plus de 2000 VDP, plus de 4000 déplacés internes, et des mécanismes sont en train d’être définis pour mettre à contribution les détenus ». L’un des objectifs de l’initiative, est de « préparer les forces combattantes au métier de l’agriculture après la guerre contre le terrorisme ». Elle sera financée par le budget de l’Etat et le soutien de partenaires techniques et financiers, à hauteur de plus de 22 milliards 168 millions de F CFA.
Selon le Conseil des ministres de ce mercredi, 2 195 758 personnes sont dans une situation d’insécurité alimentaire au Burkina, et ce nombre pourrait atteindre 3 351 048 personnes, dont 42 694 en situation de famine, entre juin et aout prochains, en l’absence d’une réponse humanitaire adéquate.
Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga médias
