Des leaders dâorganisations de la sociĂ©tĂ© civile Marcel Tankoano, Abdoul Karim Baguian dit Lota, DĂ©sirĂ© Guinko, Pascal ZaĂŻda, Boukari Conombo et des journalistes Lookman Sawadogo de la tĂ©lĂ©vision LCA et Alain Alain de OmĂ©ga mĂ©dias – qui ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s, jeudi, Ă la Maison dâarrĂȘt et de correction de Ouagadougou (MACO) – sont incarcĂ©rĂ©s dans de « difficiles conditions », ont confirmĂ©, samedi, Ă OmĂ©ga, plusieurs avocats de ces personnes.
Selon les informations de OmĂ©ga, les 9 personnes interpellĂ©es et incarcĂ©rĂ©es dans le dossier dĂ©sormais dĂ©nommĂ© « Marcel Tankoano et autres » dans la tentative supposĂ©e incendie du palais du Mogho Naaba, rois des mossĂ©, Ă travers des audios, sont dĂ©tenues dans le « bĂątiment annexe » de la maison dâarrĂȘt.
Dans ce bĂątiment, les conditions de dĂ©tention sont encore difficiles, disons, exĂ©crables. Un lieu rĂ©servĂ© aux dĂ©linquants de tout acabit. Des cellules pouvant accueillir jusquâĂ une vingtaine de personnes. « Ils sont dans des cellules oĂč des dĂ©tenus fument », a indiquĂ© un des conseils expliquant quâau lendemain de leur mandat de dĂ©pĂŽt, vendredi nuit, lâun des inculpĂ©s dans ce dossier, DĂ©sirĂ© Guinko, a fait un malaise. Il a dâailleurs, ajoute la source, Ă©tĂ© transportĂ© Ă lâinfirmerie de la MACO, peu Ă©quipĂ©e en mĂ©dicaments.
« Marcel Tankoano partage par exemple sa cellule avec un dĂ©tenu condamnĂ© Ă 15 ans de prison. Ce denier a dĂ©jĂ fait 7 ans Ă la MACO », explique son avocat estimant que câest une maniĂšre de les humilier et de les casser moralement.
Toujours selon nos informations, les 9 personnes en dĂ©tention prĂ©ventive ont pu se concerter. Une rencontre avec le commandant de la prison dans le but de changer leur lieu de dĂ©tention. A lâunanimitĂ©, poursuivent nos sources, elles ont souhaitĂ© ĂȘtre en dĂ©tention au Quartier dâamendement (QA) qui offre des conditions plus souples et dignes.
Nos sources indiquent que les autoritĂ©s pĂ©nitentiaires ont dĂ©cidĂ© – en attendant que cela soit effectif – de les amener dans le grand bĂątiment.
Quid des charges ?
A ce jour, OmĂ©ga a davantage de prĂ©cisions sur les diffĂ©rents chefs dâinculpation des leaders dâOSC et des journalistes poursuivis dans cette affaire. Trois charges pĂšsent sur lâensemble du groupe. Il sâagit de lâincitation Ă attroupement, de la mise en danger de la vie dâautrui et de la complicitĂ© par non dĂ©nonciation de dĂ©lit.
Les deux journalistes, Alain Alain et Lookman Sawadogo sont inculpés pour complicité de non dénonciation de délit.
Marcel Tankoano, le prĂ©sumĂ© cerveau du « complot », lui en plus des trois charges, se voit attribuer un dernier chef dâinculpation, celui de la divulgation de fausse information. Depuis sa garde Ă vue, il a Ă©tĂ© auditionnĂ© au moins Ă quatre reprises et confrontĂ© Ă au moins deux tĂ©moins Ă la Division des investigations criminelles (DIC), indique un de ses avocats estimant quâil ne sâagit que dâun acharnement. « Câest un montage grotesque. Il y a eu beaucoup de mensonges et de manipulations. Les enquĂȘteurs nâont jamais pu trouver lâauteur de lâaudio incriminant nos clients », a dĂ©plorĂ© lâavocat.
Le jugement, selon les informations de Oméga, est prévu pour le 3 juin prochain.
Dans le cadre du mĂȘme dossier, des acteurs politiques ont Ă©tĂ© auditionnĂ©s par la Division des Investigations Criminelles (DIC). Parmi eux, figurent ZĂ©phirin DiabrĂ©, PrĂ©sident de lâUnion pour le ProgrĂšs et le Changement (UPC) et Abdoulaye MossĂ©, PrĂ©sident du Parti panafricain pour le salut (PPS). Eux, selon nos informations, sont rĂ©partis libres aprĂšs les diffĂ©rentes auditions.
Lamine Traoré, Oméga médias