🔴 Rapport de l’ONU sur Moura : le Burkina solidaire du Mali, « injustement pris à partie » (Communiqué)

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Le Burkina a exprimé ce lundi, dans un communiqué, son étonnement et son incompréhension quant aux conclusions du dernier rapport des Nations unies sur les évènements de mars 2022 à Moura. Ce document du haut-commissariat aux droits de l’homme accuse les forces armées maliennes d’avoir exécuté, avec des supplétifs étrangers, plus de 500 civils dans ce village du centre du pays.

Le gouvernement burkinabè dit témoigner son « engagement solidaire » à son voisin « injustement pris à partie », et fait sienne la version malienne des faits, selon laquelle, « les forces armées maliennes ont mené avec succès une opération militaire d’envergure dans la localité de Moura courant mars 2022 qui a permis d’infliger une cinglante défaite à ces disciples de l’apocalypse en neutralisant plusieurs dizaines de terroristes ».

Selon le gouvernement burkinabè, les violations de droits de l’homme sont plutôt à chercher du côté des groupes armés terroristes qui écument le Sahel. « La violence ignoble et la négation de toute humanité sont celles perpétrées contre les innocentes populations sahéliennes par des hordes terroristes assoiffées de sang, de richesse et de pouvoir dont la neutralisation émeut tant la “Communauté internationale”», a écrit le porte-parole Jean-Emmanuel Ouédraogo. Pour lui, « la barbarie et la perfidie [des groupes terroristes] n’ont d’égal que leur désir morbide de semer le chaos par le massacre, le viol et le pillage des populations paisibles ».

Il dit alors s’interroger sur cette « approche des droits humains à géométrie variable » qui, dit-il, « observe une complaisance suspecte face aux exactions de ces groupes terroristes » et dédouane la communauté des nations, de son devoir de solidarité vis-à-vis des Peuples du Sahel. Et Jean-Emmanuel Ouédraogo de rappeler que la crise sécuritaire actuelle au Sahel est la conséquence de la déstabilisation de la Libye en 2011, « en toute impunité et au mépris du droit international, avec toutes les conséquences que l’on sait ».

Pour le gouvernement burkinabè, « le devoir de solidarité [est] une question de responsabilité dans les souffrances atroces subies par les peuples du Sahel et la descente aux enfers infligée à des millions de personnes vivant jadis en paix et en sécurité ».

Début mai, le Mali avait également témoigné sa solidarité avec le Burkina, après la tuerie de Karma, dans le nord du Burkina, qui a fait 147 victimes selon des ressortissants et rescapés. Ces derniers assurent que des membres des forces de défense et de sécurité burkinabè seraient auteurs du massacre. Le Mali s’était dit doublement peiné par le drame, mais aussi par la réaction du Président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo, qui avait qualifié le drame de « génocide ».

Le Burkina et le Mali ont opéré un rapprochement diplomatique et militaire étroit depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022. Jugeant l’apport de la France peu satisfaisante dans la lutte contre le terrorisme, le Burkina a réclamé début 2023 le départ de la task force française Sabre et la fin de l’accord d’assistance militaire avec la France. Le Mali avait lui aussi, un an plus tôt, demandé le retrait de la force française Barkhane, dont les derniers soldats ont quitté le pays en août 2022.

 

 

 

 

 

 

Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga médias

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