🔴 Tuerie de Karma : Amnesty International estime que ces exactions « pourraient être qualifiées de crimes de guerre » (Communiqué)

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Amnesty International -Organisation non gouvernementale pour la défense des droits humains- a interpellé, mardi, sur des «crimes de guerre » que pourrait constituer la tuerie survenue à Karma le 20 avril dernier.

147 personnes, dont 45 enfants ont péri, selon des ressortissants de la localité, qui ont désigné à plusieurs reprises des éléments des forces de défense et de sécurité burkinabè comme auteurs de ce massacre.

« Aucun doute qu’il s’agit des FDS », a insisté des ressortissants et rescapés, lors d’une conférence de presse ce samedi 29 avril à Ouahigouya où ils ont trouvé refuge. Plusieurs témoins ont également affirmé à Amnesty International que l’unité militaire ayant attaqué Karma relève du troisième Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Certains de ces militaires en treillis, portaient des t-shirts où le nom de leur unité « 3e BIR » était clairement visible, indiquent ces témoins.

Cette attaque contre des populations civiles, à l’instar de celles de Nouna – 28 personnes civiles abattues le 30 décembre 2022 lors de « représailles » ayant suivies une attaque « terroriste » – et de l’attaque du site de personnes déplacées de la Ferme à Ouahigouya, le 13 février, doivent « immédiatement cesser », a signifié la Directrice du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Samira Daoud dans le communiqué.

Toutes les parties à un conflit armé doivent faire systématiquement la distinction entre les personnes civiles et les combattants, et ont l’interdiction de mener des attaques visant la population civile et des exécutions extrajudiciaires, relève l’ONG pour la défense des droits humains en citant le droit international humanitaire.

L’enquête du parquet du tribunal de grande instance de Ouahigouya, annoncée le 22 avril dernier, doit être menée de façon « impartiale et indépendante », selon Amnesty International qui souhaite que les responsables de « crimes de guerre et autres violations graves » soient traduits devant des juridictions de droit commun selon les normes d’un procès équitable.

Le gouvernement a condamné dans un communiqué, le 27 avril dernier, soit une semaine après la tuerie de Karma- qui a fait 147 morts, selon les ressortissants et rescapés et une soixantaine, selon le procureur de Ouahigouya- ce qu’il qualifie d’actes « ignobles et barbares ». Il assure qu’il fera absolument tout ce qui relève de ses prérogatives pour la manifestation totale de la vérité dans ce drame.

Yaya Diomandé/ Oméga Médias

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