🔴 ALERTE – Karma: Le gouvernement « condamne fermement ces actes ignobles et barbares »

Une semaine après les tueries de Karma – département de Barga, province du Yatenga (Nord), une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya ayant fait plus d’une centaine de morts selon les ressortissants et rescapés et une soixantaine, selon le premier bilan du procureur de Ouahigouya, le gouvernement qui a dit être « préoccupé » – sans donner de bilan – a condamné ce jeudi, ce massacre qu’il qualifie d’actes « ignobles et barbares ».

« Le gouvernement est particulièrement préoccupé par des informations faisant état de tueries le 21 avril 2023 dans des circonstances non encore élucidées de dizaines de personnes dans le village de Karma, Département de Barga, Province du Yatenga », indique le communiqué.

Selon ces informations, toujours poursuit le gouvernement, des populations civiles de ladite localité ont été la cible d’hommes armés habillés dans des tenues des forces armées burkinabè.

Le communiqué explique que ces hommes auraient ainsi massacré et pillé les biens de paisibles habitants du village de Karma et blessé plusieurs autres pris en charge dans des formations sanitaires.

Le gouvernement dit condamner fermement ces actes ignobles et barbares.

« Une information judiciaire a été ouverte par le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya et le Gouvernement suit de très près l’évolution de l’enquête », note le communiqué. Le gouvernement « espère vivement que la lumière sera faite dans cette affaire qui révolte la conscience individuelle et collective de toutes les femmes et de tous les hommes épris de paix, de justice et de liberté ».

Le gouvernement a rassuré qu’il fera absolument tout ce qui relève de ses prérogatives pour la manifestation totale de la vérité dans ce drame. Il a aussi réaffirmé son attachement à la défense des Droits humains et singulièrement à la protection de la vie humaine.

Mercredi soir, des ressortissants ont confié à Oméga que les personnes tuées seront inhumées ce jeudi dans le village. « Nous avons eu l’autorisation d’aller inhumer demain jeudi nos corps », avait déclaré un ressortissant.

Depuis le massacre, pour la première fois, des ressortissants et rescapés ont pu se rendre le mardi 25 avril à Karma après une tentative infructueuse le 24 avril. Selon leur communiqué, l’armée avait bolqué la route au niveau de l’axe Ouahigouya-Youba, interdisant les usagers de rejoindre Karma.

Les ressortissants ont expliqué dans leur communiqué que tout a commencé, dans la matinée du jeudi, précisément autour de 7h30mn, quand le village de Karma a été encerclé par des hommes armés venus en grand nombre et habillés en tenues militaires Burkinabè. « Ils étaient sur des motos, dans des véhicules (pickup et blindés) et on pouvait également apercevoir un char de combat », avait précisé le communiqué.

Les ressortissants de Karma avaient aussi déploré qu’à part le communiqué du Procureur du Faso près le TGI de Ouahigouya annonçant l’ouverture d’une enquête sur ces événements, aucune autre reaction de la part de l’autorité notamment en terme d’accompagnement n’a été enregistrée. Ils ont exigé toute la lumière autour de cette affaire.

Après l’attaque le jeudi 20 avril, plusieurs chiffres ont circulé via les réseaux sociaux allant jusqu’à 150 morts. Mais dimanche nuit, comme première réaction officielle, le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya a évoqué une soixantaine de morts.

Selon le procureur, ces habitants ont été tués par des « personnes arborant des tenues des forces armées » Burkinabè.

« Mon Parquet, saisi de ces faits dont la gravité est avérée, a donné les instructions nécessaires à la sous-unité d’enquête de procéder à tous les actes en vue de les élucider et d’interpeller toutes les personnes qui y sont impliquées », avait rassuré le procureur.

Lamine Traoré / Oméga médias