🔴 Les OPM tiennent les dirigeants de la Transition pour responsables des agressions contre les médias (Déclaration)

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Les Organisations professionnelles des médias ont déclaré, jeudi, tenir le Président de la Transition, le Premier ministre, le ministre de la Communication, leurs relais civils et militaires, pour responsables de toutes les agressions et de tous les accès de haine subis par les médias et les journalistes.

Se prononçant sur les menaces de mort à l’encontre des journalistes, les OPM reprochent à ces autorités de contribuer à « jeter les journalistes en pâture », à travers leurs sorties médiatiques.

« Certains de leurs propos, loin d’être rassembleurs, portent les germes de la division des burkinabè à cause des préjugés sur le degré de patriotisme dont personne ne connait l’unité de mesure », déplorent les OPM qui estiment que la haine contre les médias et les journalistes s’est accentuée depuis l’arrivée du Capitaine Ibrahim Traoré sur la scène politique.

La dégradation du clivage sécuritaire, justificatif du putsch du Capitaine Ibrahim Traoré, ne doit pas, selon les professionnels des médias, être un prétexte pour tenter d’embrigader les médias et restreindre la liberté d’expression. D’autant plus que les journalistes, dans ce contexte, ont « un rôle plus important » et doivent exiger des gouvernants encore plus de « transparence, de bonne gouvernance et de redevabilité ».

Les OPM crient au « sacrilège », quant aux accusations de certains citoyens, y compris des autorités, qui reprochent aux journalistes de mettre leur plume, leurs caméras et leurs micros au service des terroristes.

Les professionnels des médias expliquent que « ceux qui tiennent ce genre de discours ont un problème avec la vérité », et « s’inscrivent dans un plan machiavélique de diabolisation du travail des journalistes, dont le seul malheur est de refuser le bâillonnement, l’instrumentalisation, la dictée de la pensée unique et la déification de l’autorité ».

Les OPM fustigent également la substitution du gouvernement à l’autorité de régulation qu’est le CSC.

« Les nouvelles autorités militaires, dans leur volonté de régenter l’information, ont pris sur elles la responsabilité de fouler au pied les lois, en se substituant à l’autorité de régulation qu’est le Conseil Supérieur de la Communication (CSC). Outre les velléités d’immixtion, d’intimidation et de contrôle de la presse nationale publique et privée, les autorités ont ainsi décidé de suspendre des médias internationaux, RFI et France 24, et d’expulser les correspondants de Libération et Le Monde », déplorent les professionnels des médias.

Tout en assurant de leur engagement et leur soutien aux forces combattantes, les Organisations des professionnels de médias, demandent aux autorités de la Transition, notamment au capitaine Ibrahim Traoré de dénoncer ouvertement et de se démarquer clairement de tous ces « nouveaux génocidaires » qui s’ignorent et qui utilisent les réseaux sociaux pour distiller des messages de haine.

Ils invitent par ailleurs les journalistes à rester professionnels et vigilants et à faire preuve de résilience et d’audace, le tout, dans un esprit républicain et responsable. Et à tout le peuple burkinabè, particulièrement les défenseurs des droits humains et les démocrates « sincères », à se mettre débout pour dénoncer tous les comportements anti sociaux et barrer la route à toute dictature d’où qu’elle vienne.

Yaya Diomandé / Oméga Médias

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