Situation nationale oblige, Jean-Emmanuel Ouedraogo, porte-parole du gouvernement est revenu en conférence de presse sur les motifs qui ont prévalu à la suspension de la chaîne de télévision France 24. Le ministre de la communication accuse la télévision française d’être « une chaîne qui fait l’apologie de l’idéologie des terroristes », après le relai sur ses antennes d’un entretien avec l’émir d’AQMI.
Le ministre s’est fait rappeler, qu’il y a 10 ans, il avait tendu son micro au porte-parole d’Ansardine, groupe terroriste basé au nord du Mali, qui détenait l’otage suisse Béatrice Stockly, libérée grâce à la médiation de l’Etat burkinabè. Des extraits de l’interview avaient été diffusés dans un reportage du journaliste d’alors, sur la télévision nationale. Jean-Emmanuel Ouédraogo a estimé que « les contextes sont loin d’être les mêmes ».
« Nous n’allons pas perdre notre énergie sur des fronts qui n’ont pas lieu d’être. La vidéo dont on parle a été tournée il y a 10 ans de cela, (au moment) où moi-même j’étais reporter, sur une action de libération d’otages avec les autorités militaires et politiques de l’époque. Il appartient à chacun de se faire son opinion ».
Pour le ministre, la question sécuritaire au Burkina « doit être au dessus de tout, et nous éloigner des polémiques qui nous font perdre inutilement de l’énergie ».
Cependant, le ministre ne nie pas l’authenticité de la vidéo qui a refait surface après la suspension de France 24. « A chacun de se faire son évangile », a laissé entendre le ministre, qui dit être prêt à s’assumer. « Nous avons l’occasion de nous assumer, nous allons nous assumer comme il se doit », a-t-il tranché.
Le groupe terroriste Ansardine fondé en 2021 par Iyad Ag-Ghali a fusionné avec d’autres groupes pour devenir le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Il est devenu le groupe le plus actif au Sahel, avec de nombreuses exactions commises sur le sol burkinabè.
Charles Dah/Oméga média
