« Les forces françaises soutenant lâarmĂ©e nationale, ont tuĂ© quatre civils lors dâune frappe aĂ©rienne au Nord du Burkina (en fĂ©vrier 2022), plus prĂ©cisĂ©ment dans la province du Yatenga. Aucune enquĂȘte visant Ă dĂ©terminer la lĂ©galitĂ© de cette attaque nâavait Ă©tĂ© ouverte », regrette Amnesty international, lors de sa confĂ©rence de presse tenue ce mercredi 29 mars 2023 Ă Ouagadougou. Cette confĂ©rence avait pour objectif, prĂ©senter « le rapport 2022-2023 sur la situation du droit humain au Burkina Faso et dans le monde».
Depuis plus de 10 ans, les organisations de dĂ©fense des droits humains dĂ©noncent « une rĂ©guliĂšre dĂ©tĂ©rioration » du respect des droits fondamentaux et de lâĂ©tat de droit dans le monde. Pour le cas du Burkina Faso, selon lâONG Amnesty international, « les droits humains ne sont pas respectĂ©s », surtout en ces pĂ©riodes de crise sĂ©curitaire, oĂč la famine sâest accrue dans certaines rĂ©gions du Burkina.
« Dans le nord et lâEst du Burkina Faso, le Groupe de soutien Ă lâislam et aux musulmans (GSIM), a bloquĂ© lâaccĂšs Ă plusieurs villes et lâapprovisionnement commercial de celles-ci », a mentionnĂ© Amnesty, dans son rapport qui rĂ©vĂšle aussi quâ « environ 180 000 enfants souffraient de malnutrition chronique dans la rĂ©gion du Nord, de l’Est, et du Sahel ». Dans cette situation dâinsĂ©curitĂ©, selon toujours le rapport de Amnesty, plus de 300 000 habitants n’avaient plus accĂšs Ă l’eau potable Ă Djibo ». Cette rupture d’eau potable est la consĂ©quence « de la destruction des installations hydrauliques de l’ONEA »
Outre la question alimentaire, lâorganisation de dĂ©fense des droits humains sâest aussi penchĂ©e sur lâĂ©ducation dans son rapport. « 4258 Ă©coles Ă©taient fermĂ©es en fin septembre 2022 ». Un chiffre qui va s’accroĂźtre Ă la fin du mois de fĂ©vrier 2023, oĂč on totalise 6 134 Ă©coles fermĂ©es, Ă cause de l’insĂ©curitĂ©, soit une augmentation de 44% selon l’UNICEF.
Toujours dans la quĂȘte de l’Ă©galitĂ© des droits et le droit pour tous, Amnesty international se dit ĂȘtre « prĂ©occupĂ©e des 50 civils portĂ©s disparus, aprĂšs lâattaque Ă GaskindĂ© du convoi civil de ravitaillement qui se rendait Ă Djibo le 26 septembre.
Dans ce contexte de guerre, l’ONG aimerait que « les civils soient protĂ©gĂ©s ». Elle trouve
que les groupes armĂ©s et les forces gouvernementales ont commis des  » violations trĂšs graves » au Burkina. Elle se rappelle encore du drame de Seytenga, oĂč « 80 personnes civiles ont perdu la vie », suite Ă une attaque perpĂ©trĂ©e par « des membres de lâĂtat islamique au Sahel (EIS) ».
Dans son rapport, Amnesty international recommande que les institutions et les systĂšmes internationaux destinĂ©s Ă protĂ©ger les droits soient « renforcĂ©s plutĂŽt quâaffaiblis ». Selon lâorganisation, il faut soutenir et financer pleinement les mĂ©canismes de protection des droits humains des Nations unies et du continent africain, y compris lâUA et la Commission africaine des droits de lâhomme et des peuples, afin que des enquĂȘtes puissent ĂȘtre menĂ©es, que lâobligation de rendre des comptes soit garantie et que justice soit rendue.
Charles Dah/ OmĂ©ga mĂ©diasÂ
