🔮 Pourquoi le gouvernement a suspendu « sine die » France24 ?

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Le gouvernement a dĂ©cidĂ©, lundi, de suspendre « sine die » la chaĂźne France 24 sur l’ensemble du territoire national. Le gouvernement reproche Ă  la chaĂźne française d’avoir donnĂ© la parole au chef d’Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI), Abou Obeida Youssef al-Annabi.

Le « gouvernement a dĂ©couvert il y a de cela deux semaines, une interview du « Chef d’Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI) » sur les antennes de France 24, du groupe France MĂ©dias Monde », a regrettĂ© le gouvernement qui affirme : « sans contester la libertĂ© des choix Ă©ditoriaux de la chaĂźne, le gouvernement s’interroge cependant sur l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France 24 ».

Le gouvernement dit se dĂ©soler de voir que le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communautĂ© internationale, puisse bĂ©nĂ©ficier des largesses Ă©ditoriales de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaĂźne. Cette organisation, poursuit le communiquĂ©, adepte d’un terrorisme djihadiste est l’auteur de crimes odieux qui choquent la conscience humaine et qui ont fait des milliers de victimes Ă  travers le monde.

« Dans la bande sahélo-saharienne et singuliÚrement au Burkina Faso, la violence aveugle et la barbarie terroriste contre les paisibles populations est principalement alimentée par cette organisation qui nourrit des desseins funestes pour notre pays et notre peuple que le gouvernement a la responsabilité de protéger », peut-on lire dans le communiqué.

Le gouvernement explique qu’en ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire, dit-il, il offre un espace de lĂ©gitimation des actions terroristes et des discours de haine vĂ©hiculĂ©s pour assouvir les visĂ©es malĂ©fiques de cette organisation sur le Burkina Faso.

« Le gouvernement a donc dĂ©cidĂ© en toute responsabilitĂ©, et au nom de l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de la nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national », a indiquĂ© le communiquĂ©.

Le gouvernement, tout en rĂ©affirmant son attachement Ă  la libertĂ© de presse et d’opinion, note toujours le communiquĂ©, renvoie France 24 et l’ensemble des professionnels des mĂ©dias Ă  leurs responsabilitĂ©s quant aux choix Ă©ditoriaux qu’ils opĂšrent dans le traitement de l’information sur le terrorisme. « Dans le noble combat engagĂ© pour libĂ©rer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armĂ©s, il prĂ©vient qu’il demeurera intransigeant dans la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts vitaux de notre peuple contre tous ceux qui joueraient les mĂ©gaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division vĂ©hiculĂ©s par ces groupes armĂ©s », ajoute le communiquĂ© signĂ© par le porte-parole du gouvernement.

La chaĂźne France24 a Ă©tĂ© auditionnĂ©e le mardi 21 mars par le Conseil SupĂ©rieur de la Communication (CSC). Le Conseil affirmait avoir « constatĂ© des Ă©lĂ©ments qui pourraient porter atteinte Ă  la loi, Ă  l’Ă©thique et Ă  la dĂ©ontologie dans le traitement d’une information sur le Burkina Faso diffusĂ©e par la tĂ©lĂ©vision « France 24″ le 22 fĂ©vrier 2023 ».

« Il s’agit du contenu de l’analyse du journaliste Wassim Nasr sur l’attaque terroriste de DĂ©ou dans la province de l’Oudalan le 17 fĂ©vier 2023 », avait indiquĂ© le Conseil supĂ©rieur de la communication.

Lamine Traoré / Oméga médias

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