🔴 Burkina-Mali-Guinée : Le Premier ministre Kyelem invite les ministres des affaires étrangères à se mettre au travail pour un État fédéral

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En visite de travail à Ouagadougou les 8 et 9 février, les ministres des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop et de la Guinée, Dr Morissanda Kouyaté, accompagnés de leur homologue burkinabè Olivia Rouamba, ont participé à un dîner offert par le Premier ministre, Apollinaire Kyelem le 9 février.

Le Premier ministre les a invités , lors de cette soirée, à se « mettre au travail » pour aller vers le « fédéralisme », selon le compte-rendu des service de communication de la Primature. Pour Apollinaire Kyelem, le fédéralisme est une aspiration des populations de ces trois nations en transition, ayant toutes connu la  Révolution à un moment donné de leur histoire.

Saisir l’aubaine de la Transition

« Cette Transition n’est pas un hasard. C’est le résultat de la lutte de chaque peuple qui a refusé une certaine dictature. Si nous nous retrouvons, c’est pour essayer de mettre en commun ce qui nous réunit, c’est pour essayer de mettre de côté ce qui pourrait nous diviser. Nous devons jeter les bases qui vont permettre de réaliser ce rêve », a argumenté le chef du gouvernement burkinabè.

Tout en reconnaissant que le « chemin ne sera pas facile », Apollinaire Kyelem assure de l’engagement des acteurs. « Nous sommes engagés pour la victoire ou la mort. Nous tenons le flambeau. Si nous chutons, nous laisserons nos populations désemparées. Nous ne pouvons pas prétendre les diriger sans connaitre leurs aspirations et sans prendre le risque pour les réaliser. Il nous faut forcément aller de l’avant vers l’intégration », a-t-il insisté.

Réquisitoire contre la CEDEAO

A cette soirée, Me Kyelem n’a pas manqué de plaider à charge contre la CEDEAO, communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, qui n’aurait joué aucun rôle pour aider le Mali et le Burkina Faso dans les crises sécuritaires qu’ils traversent. « Nous avons lutté tout seul. Chaque jour, des Burkinabè tombent, des infrastructures sont dynamitées. Nous n’avons reçu aucune aide de la CEDEAO », a-t-il regretté. « De quel droit la CEDEAO va venir nous dicter notre conduite ? Si elle a été absente pendant tout notre parcours, alors elle doit également rester absente pendant que nous cherchons des solutions à nos problèmes et nous laisser continuer notre chemin », a martelé Apollinaire Kyelem.

Le chef du gouvernement indique que « le Burkina Faso, le Mali et la Guinée sont pour la CEDEAO », mais appelle l’organisation à « respecter les autres » si elle veut « être respectée ». « La CEDEAO est une structure de coopération et non d’intégration. Si elle reste telle qu’elle est actuellement, même dans 1000 ans, elle n’aura pas d’évolution », a-t-il signifié.

Me Apollinaire Kyelem porte le rêve d’un État fédéral ouest-africain depuis de longues années, et il n’en a jamais fait mystère. Depuis son accession aux fonctions de Premier ministre, le projet est greffé à l’agenda de la Transition. Lors de la présentation de sa déclaration de politique générale, Apollinaire Kyelem a annoncé des rapprochements avec les pays voisins du Burkina « en vue de jeter les bases de l’avènement d’un État fédéral en Afrique de l’Ouest ». « Nous ne sommes pas sûrs de réussir, nous aurons au moins essayé », avait-il promis.

Yaya Diomandé – Abdoul Fhatave Tiemtoré / Oméga Médias

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