🔮 Nayala : Gassan se vide aprĂšs des menaces d’hommes armĂ©s

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Depuis une dizaine de jours, la commune rurale de Gassan se vide progressivement de ses habitants. A l’origine de cet exode forcĂ©, un ultimatum donnĂ© par des hommes armĂ©s le jour de l’an.

« La ville de Gassan est totalement vidée de sa population », a confié à Oméga une source locale, qui indique que des hommes armés ont attaqué la commune rurale située dans la province du Nayala, région de la Boucle du Mouhoun, dans la nuit du 1er au 2 janvier 2023. Selon une source administrative, les assaillants ont vandalisé des magasins et boutiques, et incendié des domiciles privés. Ils ont également sommé les populations de quitter la commune dans les 24 heures.

« Les gens ont commencĂ© Ă  quitter Gassan le jour de l’ultimatum », explique notre source. Selon des tĂ©moignages concordants, les hommes armĂ©s sont revenus dans la nuit du 4 janvier. Ils ont tirĂ© en l’air, avant de repartir, nous confient ces sources. Ces Ă©vĂ©nements ont conduit des milliers d’habitants de la commune Ă  s’enfuir. Une source de OmĂ©ga prĂ©cise que certaines familles se sont dirigĂ©es vers Toma, chef-lieu de la province, Tougan, DĂ©dougou, ou Bobo-Dioulasso. D’autres se sont rĂ©fugiĂ©es dans les villages environnants.

A Toma, la solidaritĂ© se met en place, mais les services de l’Etat et les familles d’accueil sont dĂ©bordĂ©s. « Toma est saturĂ©e », dĂ©plore l’un de nos interlocuteurs. Une source bien informĂ©e Ă©value Ă  environ 500, les dĂ©placĂ©s enregistrĂ©s dans la ville. Selon elle, un millier de personnes venant de Gassan ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©s au stade rĂ©gional de DĂ©dougou. Un millier de dĂ©placĂ©s auraient Ă©tĂ© recensĂ©es Ă©galement Ă  Tougan.

Face Ă  la situation, des ressortissants de Gassan et de la province du Nayala ont lancĂ© des appels Ă  la solidaritĂ© au profit des dĂ©placĂ©s. Une confĂ©rence de presse est aussi prĂ©vue ce jeudi Ă  Ouagadougou, pour alerter sur le drame que subit la commune. Mais le cas de Gassan n’est pas isolĂ©. Des tĂ©moignages rapportent une situation quasiment similaire Ă  Soro, dans la mĂȘme province. C’est lĂ  que l’abbĂ© Jacques Yaro Zerbo a Ă©tĂ© tuĂ© le 2 janvier dernier. D’autres localitĂ©s du Burkina enregistrent aussi des menaces de groupes armĂ©s, qui amĂšnent des milliers de personnes Ă  fuir leurs foyers.

Abdoul Fhatave Tiemtoré/Oméga Médias

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