🔴Mali : le projet de nouvelle constitution rejeté par les partisans de l’Imam Dicko (Déclaration)

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La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko et d’autres associations religieuses demandent au président de la transition de renoncer à l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Une prise de position faite dans une déclaration en date du lundi 9 janvier 2023.

Les signataires estiment que « ce n’est pas une nouvelle Constitution qui peut aider le Mali à sortir de la crise multidimensionnelle qu’il connaît depuis de nombreuses années ». Selon eux « les causes et la source de la pérennisation de mauvaises élections, de la mauvaise gouvernance, de l’impunité, du népotisme, de l’insécurité et du délitement de l’État se trouvent ailleurs que dans la Constitution du 25 février 1992 ».

Dans leur déclaration, signée par Youssouf Daba Diawara, le coordonnateur du Cmas, ces mouvements de soutien à l’imam Dicko estiment « qu’aucune disposition du droit positif ne donne compétence au président de la Transition pour prendre l’initiative de l’élaboration d’une nouvelle Constitution et de la faire aboutir par voie de référendum ».

Outre la demande adressée au chef de l’Etat de renoncer à son projet de nouvelle constitution, les signataires ont également informé qu’ils ne participeront pas « à la rencontre du jeudi 12 janvier 2023 initiée par le ministère de l’Administration Territoriale dans la perspective de l’organisation du référendum sur le projet de nouvelle Constitution ».

Cette déclaration intervient à quelques semaines de la convocation du collège électoral pour le scrutin référendaire prévu en mars prochain; alors que le texte de cette nouvelle Constitution qui doit être adopté par le Conseil National de Transition organe devant légiférer n’est toujours pas prêt.

Signalons que comme ces signataires, ils nombreux sont ceux qui estiment que le moment est inopportun pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Ils soutiennent que le mieux serait plutôt de procéder à des révisions pour adapter la Constitution du 25 février 1992 aux réalités du moment. Certains estiment même que la tâche de l’élaboration d’une nouvelle Constitution devrait être confiée à des autorités démocratiquement élues. D’autant que le texte en cours de finalisation comporte des dispositions qui ne font pas l’unanimité.

D’autres leaders religieux n’hésitent pas à sonner l’alerte pour dire qu’ils ne voteront pas en faveur de la nouvelle Constitution au cas où elle comporterait le concept de la laïcité qui, selon eux est la raison pour laquelle des offenses contre la religion musulmane ont été observées récemment dans le pays.

Au pouvoir suite à un second coup d’État en janvier 2021, le colonel Assimi Goïta a lancé un projet d’une nouvelle constitution et de réformes institutionnelles. Il s’agit de son second chantier prioritaire, à côté de la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire Malien en proie aux nombreuses attaques terroristes.

Bruno Bayala

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