🔴 Drame de Nouna : le porte-parole des parents des victimes réclame vérité et justice

0
540

« Il faut qu’il ait justice pour tous les Burkinabè sans distinction », c’est le cri de cœur du porte-parole des parents des victimes du drame de Nouna. Hamidou Sidibé, qui était face à la presse mercredi à Bobo-Dioulasso, appelle la justice à jouer sa partition et espère que le dossier, lié aux évènements des 29 et 30 décembre 2022 à Nouna et qui a coûté la vie à 28 personnes, ne connaîtra pas le même sort que celui de Yirgou.

« En réalité nous en avons déduit et nous avons toute raison de dire que c’est une opération orchestrée. C’est comme dans le quartier dans lequel nous sommes, si des gens viennent et ne choisissent que les cours bôbô pour faire du méfait, je me dis que soit c’est organisé, orchestré ou encore un ordre sinon il n’y a pas de raison, il y a une cour bôbô, une cour yarga et peul, si on rentre juste chez les bôbô ça veut dire que ordre a été donné et c’est ce qui s’est passé à Nouna.

 

La disposition des gens à Nouna n’est pas différente de celle de Bobo. Il y a des cours Samo, Yadga, Mossi, Peule et si des gens se lèvent armés et qu’ils ne rentrent seulement que dans les cours des Peuls, qu’est-ce que vous voulez en déduire ?

 

Alors d’une certaine façon, soit c’est un ordre ou c’est une organisation. Et nous concluons alors que c’est un ordre qui a été donné à des individus pour rentrer dans les cours des peules pour faire ce qu’il faut faire.

 

Selon les informations que nous avons reçues, du jour que cette crise a déclenché, des groupes terroristes ont attaqué, la veille dans la nuit, la ville de Nouna et ont fait ce qu’ils devraient faire et repartir.

 

Le lendemain matin, des individus sont rentrés dans bon nombre de cours peules et ils ont tiré à bout portant. Ceux qui ont fui, ils les ont rejoints  en brousse.

C’est le cas d’un imam qui a été enlevé malgré la réaction des autres imams et il a fallu l’intervention d’une autorité de gendarmerie à Ouagadougou pour qu’on le libère. S’il y a une intervention de quelqu’un pour qu’on libère d’autres personnes, c’est que quelqu’un gère ça. Donc nous pouvons conclure ici que ces actes ont été bel et bien orchestrés et pas un pur hasard.

 

Alors on espère bien que cette crise ne soit pas gérée comme Yirgou ; parce qu’à Yirgou, ce sont les mêmes terroristes qui sont venus tuer un chef et l’autre communauté s’est levée, tout ce qui est peul a été massacré.

Par fini, comment cela a été géré ? Le procureur a été saisi, nous- mêmes, nous avons marché à Bobo, d’autres ont marché à Ouagadougou, Dori et un peu partout au Burkina afin de demander justice et éviter ce genre d’actes. On a arrêté des gens pour un bout de temps dans cette affaire et on aurait appris qu’il n’y a pas de moyens pour les juger, comment comprendre un tel raisonnement. Notre souveraineté est où ?

 

La justice dans un pays est fondamentale. On ne veut pas un pays sans justice et il faut qu’il y ait justice pour tous les Burkinabè sans distinction. Il faut qu’on se donne les moyens pour que notre justice nous départage, c’est d’ailleurs ce qui va favoriser notre vivre ensemble, renforcer notre cohésion sociale et là nous pourront affronter ceux qui viennent nous attaquer.

 

Mais s’il y a des gens qui ne se sentent pas en sécurité, ils ne se sentiront pas Burkinabè. Aujourd’hui il n’y a pas de village sans peul. Alors faisons en sorte que tout le monde se sente en sécurité. C’est à l’Etat de montrer le bon exemple à tous les Burkinabè que lorsque tu tues on doit te juger.

 

Nous voulons que ce qui s’est passé à Nouna soit jugé, si ceux qui ont tués ont tort qu’on les condamne et si ceux qui ont été tués ont tort, qu’ils soient condamnés aussi, c’est comme ça une société fonctionne. »

 

Propos recueillis par

Paul Soma/Oméga médias

Bobo-Dioulasso

Laisser un commentaire