🔮 Le lieutenant-colonel Zoungrana dĂ©nonce une « tentative d’élimination physique » de sa personne (VidĂ©o)

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Dans une vidĂ©o obtenue par OmĂ©ga mĂ©dias via l’avocat du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, ce dernier dĂ©nonce une « tentative d’élimination physique » de sa personne.

Assis dans son salon dans un polo, le lieutenant-colonel dans la vidĂ©o de 2mn50 Ă©voque des tentatives d’assassinat dirigĂ©es contre sa personne. « Depuis que j’étais Ă  la Maison d’arrĂȘt et de correction des armĂ©es (MACA), il y a eu deux tentatives d’empoisonnement contre ma personne », dĂ©clare le lieutenant-colonel. « Il y a mĂȘme un qui est venu dire qu’on l’avait envoyĂ© en mission mais finalement ( comme) il m’a connu autrefois donc il ne peut pas rĂ©gler ça de cette maniĂšre. Il m’a juste avisĂ© pour que je sois trĂšs prudent », dit-il.

Il poursuit ses explications, disant qu’aprĂšs, il y a eu des vellĂ©itĂ©s d’une opĂ©ration au cours de laquelle on allait profiter l’éliminer Ă  la MACA. « Je sens qu’il y a certains qui Ă©taient au courant et certains qui n’étaient pas d’accord et qui ont demandĂ© Ă  ĂȘtre dans le lot pour pouvoir me sĂ©curiser », a-t-il lĂąchĂ©.

Et ce n’est pas tout ! « Depuis que j’ai Ă©tĂ© libĂ©rĂ©, c’était que je me promĂšne dans la ville pour qu’on puisse finaliser le plan », affirme Emmanuel Zoungrana. « Il y a des drones qui ont survolĂ© ma rĂ©sidence depuis que je suis lĂ  pendant au moins 4 ou 5 jours, tous les matins Ă  4h. Les enfants ont mĂȘme pris des photos », explique le lieutenant-colonel Zoungrana dans la vidĂ©o tĂ©moignant qu’il y a eu trois drones Ă  la fois et que ces drones Ă©taient armĂ©s. « On peut bien se demander quel Ă©tait l’objectif de ces drones armĂ©s? », s’est-il interrogĂ© et de tirer sa conclusion : « donc c’est une tentative d’assassinat ratĂ©e contre moi qui se transforme en arrestation avec des accusations dilatoires du mĂȘme rang qu’autrefois »

A la question de savoir pourquoi les autoritĂ©s craignent tant le lieutenant-colonel ? Il affirme lui-mĂȘme ne rien savoir.

« Je sais que j’ai passĂ© toute ma carriĂšre Ă  combattre. J’ai combattu contre le Polisario (Sahara Occidental, ndlr), j’ai combattu au Darfour (Doudan, ndlr), au Mali, au Burkina et je pense avoir jouĂ© ma partition. Est-ce que c’est cela qui est craint par les autoritĂ©s ? », s’interroge le lieutenant-colonel Zoungrana. « En tout cas je ne suis pas un terroriste », a-t-il prĂ©venu. « Beaucoup peuvent tĂ©moigner que je me suis battu contre les terroristes et je me suis battu pour le Burkina Faso, le reste c’est la politique », a-t-il dĂ©clarĂ© et de poursuivre que la politique n’a pas de sentiments. « Si tu es gĂȘnant, soit on te liquide physiquement ou alors on te jette en prison ou on te pousse Ă  l’exil », ajoute-t-il. « Il est important que les gens comprennent l’enjeu qui se trame aujourd’hui », note le lieutenant-colonel.

Pour lui, « l’injustice ne peut pas ĂȘtre un ciment pour la cohĂ©sion nationale ».
« Combien de coups d’Etat ont eu lieu au Burkina Faso? Mais les gens tournent et sont au dehors », a dit Emmanuel Zoungrana citant en exemple ceux du 24 janvier du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba et du 30 septembre du Capitaine Ibrahim TraorĂ©.

Mardi, des gendarmes qui s’étaient dĂ©ployĂ©s au domicile – commune de PabrĂ© sortie nord de la capitale – du Lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana, ont pu avoir accĂšs Ă  lui, avait confiĂ© Ă  OmĂ©ga un des responsables du Mouvement Patriotique pour la libertĂ© et la justice, mouvement soutenant le Lieutenant-Colonel. Aux derniĂšres nouvelles, le lieutenant-colonel a Ă©tĂ© conduit Ă  la justice militaire oĂč il Ă©tait toujours mardi aprĂšs-midi.

Le 15 décembre dernier, la Chambre de contrÎle du Tribunal Militaire a accordé une liberté provisoire assortie dŽun contrÎle judiciaire au Lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana.

Le Lieutenant-Colonel qui avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en janvier 2022 pour tentative de coup d’État contre le pouvoir de Roch KaborĂ©, a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© courant fĂ©vrier mais immĂ©diatement renvoyĂ© le mĂȘme jour, 2 fĂ©vrier, en prison. Il est accusĂ© pour ce second mandat de dĂ©pĂŽt, entre autres, de complot contre la sĂ»retĂ© de l’État, de blanchiment de capitaux, de faux et usage de faux et, enfin, d’enrichissement illicite.

Lamine Traoré

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