La coordonnatrice résidente du système des Nations Unies a été déclarée, vendredi, « persona non grata » sur le territoire du Burkina Faso. La diplomate doit quitter le Burkina ce vendredi.
Selon la ministre des Affaires étrangères Olivia Rouamba reçue sur le plateau du journal de la télévision nationale, l’affaire est dans les tuyaux depuis maintenant plusieurs mois. La désormais ancienne coordonnatrice résidente du système des Nations Unies a fait l’approche pour déplorer le contexte sécuritaire préoccupant au niveau du Burkina Faso notamment Ouagadougou où elle réside et où la plupart des agences, 33 au totale, sont résidantes.
Barbara Manzi, selon les autorités, a, pour des raisons de sécurité, demandé l’évacuation des familles de diplomates des Nations Unies en poste à Ouagadougou.
Les Affaires étrangères lui ont demandé d’adresser une lettre officielle des Nations unies motivant cette décision. La diplomate a marqué un refus selon la ministre des Affaires étrangères et a décidé unilatéralement de prendre cette décision.
La diplomate n’a pas pu fournir des indicateurs qui prouvent que Ouagadougou est invivable explique Olivia Rouamba. La ministre poursuit qu’il y a deux jours, le gouvernement a reçu l’information de la mission permanente du Burkina à New York qui a fait cas d’un appel téléphonique du Secrétaire générale adjointe chargé des questions sécuritaires du systèmes des Nations unies au niveau de la centrale à New York qui souhaite entreprendre une mission du 12 au 14 janvier au Burkina Faso pour justement, affirme Madame Rouamba, valider cette décision et à notre grande surprise, dit-elle, aujourd’hui (NDLR ce 23 décembre), nous recevons une note justement de Barbara qui fait cas de l’évacuation des familles des diplomates du système des Nations unies de Ouagadougou pour raisons sécuritaires.
« (…) Nous trouvons que c’est vraiment inconcevable parce que la décision a été unilatéralement prise, nous n’avons pas les éléments de preuves, ni les indicateurs y relatives et au-delà, le Président Ibrahim Traoré a contacté le Secrétaire général des Nations unies (…) avant-hier et qui dit ne pas être au courant d’une telle décision (…) », a déclaré la cheffe de la diplomatie Burkinabè.
« Et je pu vous rassurer qu’au-delà de ces faits, il nous était revenu que madame Barbara justement prédisait le chaos au Burkina dans les prochains mois nous ne savons pas sur quelles bases elle peut le faire d’autant plus que sur le côté sécuritaire il y a quand même de gros efforts qui sont faits et qu’en la matière, les Nations unies devraient se constituer en structure de soutien mais pas en organisation qui prône justement l’enlisement du pays », a indiqué Olivia Rouamba.
« Et pour votre information le ministre délégué et moi on l’a reçu en audience une fois et madame Barbara Manzi n’a pas manqué de nous dire qu’elle est en attache avec des chefs terroristes au Burkina et les preuves sont légions parce qu’elle va à Djibo comme elle le veut alors que nous, nos forces de défense et de sécurité ne peuvent pas effectuer ce genre de déplacement et en plus de cela elle interdit aux différents représentants des 33 agences de s’afficher avec nous donc elle doit constituer le canal privilégié alors qu’en la matière, ce sont des agences spécialisées qui devraient avoir des contacts directs avec les différents départements ministériels (…) », a déploré la ministre.
« (…) madame Barbara pour votre gouverne a fait des pays comme l’Irak, comme l’Afghanistan comme la Syrie, le Soudan et de ses propres propos à mon endroit, elle m’a dit que partout où elle passait dans ces pays (…) une décision au plus haut sommet ne pouvait se prendre sans elle sa validation (…) c’est ce qu’elle a voulu faire au Burkina qui a rencontré un refus donc c’est autant de faits (…) », a expliqué la ministre Rouamba.
Les relations entre le Burkina et les Nations unies vont se poursuivre normalement. « Je voudrais que les citoyens burkinabè puissent faire la différence entre le personne de madame Barbari Manzi et les nations unies, c’est l’individu en fait qui n’est pas en phase avec la vison du moment au Burkina Faso, c’est l’intéressée qui, dans l’exercice de ses fonctions est en porte-à-faux avec les règles élémentaires en la matière sinon nous gardons toujours une très bonne collaboration avec les Nations unies qui constituent une entité de référence », a-t-elle assuré.
Ce n’est pas la première fois que le départ de Barbara Manzi du Burkina est évoqué, selon les sources de Oméga médias.
Barbara Manzi, nommée par le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, est arrivée en août 2021 au Burkina comme Coordonnatrice résidente des Nations Unies. Elle a été également nommée Coordinatrice humanitaire par le Coordonnateur de Secours d’Urgence Martin Griffiths.
Début septembre 2021, elle a présenté à Alpha Barry, alors ministre des Affaires étrangères, les copies figurées des lettres par lesquelles le Secrétaire général des Nations unies l’accrédite auprès du Burkina Faso. Et elle a été reçue par le Président du Faso d’alors, en audience introductive, le mardi 14 Septembre 2021.
Lamine Traoré
