Câest la grande annonce du sommet tenu mardi et mercredi Ă Accra, dans la capitale ghanĂ©enne : les pays membres ont dĂ©cidĂ© dâopĂ©rationnaliser, dâici Ă un mois, la force conjointe prĂ©vue depuis plusieurs annĂ©es. Ils comptent lever un premier contingent de soldats, qui seront basĂ©s Ă TamalĂ©, dans le nord du Ghana. Pour ce qui concerne le renseignement, il sera centralisĂ© Ă Ouagadougou au Burkina Faso, Ă en croire le Premier ministre BurkinabĂš Apollinaire Kyelem qui a participĂ© au sommet au nom du PrĂ©sident de la Transition, le capitaine Ibrahim TraorĂ©.
Cependant, une confusion s’est installĂ©e mercredi soir autour du dĂ©ploiement au Burkina des 2000 premiers soldats de la force, sur un objectif de 10000 hommes Ă mobiliser. Dans son journal de 13h, la RTB, Ă travers son envoyĂ© spĂ©cial, a mentionnĂ© que 2000 soldats de 7 pays seront dĂ©ployĂ©s au Burkina, pour lutter contre les groupes terroristes. 3 heures aprĂšs, elle publie un dĂ©menti, indiquant que contrairement Ă ce qui a Ă©tĂ© annoncĂ©, « les soldats de la force conjointe de l’initiave d’Accra seront basĂ©s Ă TamalĂ© au Ghana et non dĂ©ployĂ©s au Burkina ». La vidĂ©o du journal tĂ©lĂ©visĂ© a Ă©galement Ă©tĂ© retirĂ©e des plateformes digitales de la chaĂźne.
Le dĂ©menti prend une forme officielle avec un communiquĂ© du porte-parole du gouvernement. PubliĂ© en fin d’aprĂšs-midi, ce communiquĂ© informe qu’ « il n’a jamais Ă©tĂ© question de dĂ©ployer des troupes Ă©trangĂšres sur le sol burkinabĂš ». « Les autoritĂ©s de la Transition sont convaincues de la capacitĂ© du peuple burkinabĂš (…) Ă relever le dĂ©fi historique de la restauration de l’intĂ©gritĂ© du territoire national », assure Jean-Emmanuel OuĂ©draogo.
Sauf qu’en dĂ©but de soirĂ©e, les services de communication de la Primature ont encore publiĂ©, sur leur page Facebook et sur des plateformes d’Ă©changes avec des journalistes, un texte confirmant l’information donnĂ©e au « 13h » de la RTB. Le texte titrĂ© « Lutte contre le terrorisme : une force conjointe de 2000 hommes pour soutenir le Burkina Faso », a Ă©tĂ© retirĂ© quelques minutes seulement aprĂšs. Confusion !
Apollinaire Kyelem, lui, se satisfait de la dĂ©cision d’opĂ©rationnaliser la force multinationale. « Au dĂ©part nous Ă©tions sceptiques », a confiĂ© le Premier ministre, qui dit avoir fait comprendre Ă la confĂ©rence que « nous attendions du concret ». « Si le terrorisme n’est pas vaincu au Burkina Faso il va s’Ă©tendre sur les pays limitrophes », a-t-il prĂ©venu. Mais « nous avons Ă©tĂ© compris », se convainc-t-il.
Abdoul Fhatave Tiemtoré