La DĂ©lĂ©gation de lâUnion europĂ©enne auprĂšs du Burkina Faso a condamnĂ©, les violences de vendredi Ă lâambassade de France Ă Ouagadougou
Dans la lettre adressĂ©e au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres du Burkina, la DĂ©lĂ©gation de lâUnion europĂ©enne auprĂšs du pays ainsi que les autres missions des Etats membres, ont condamnĂ© « la violence des actes perpĂ©trĂ©s par de nombreux individus mobilisĂ©s et organisĂ©s Ă cette seule fin, et dĂ©plore lâabsence de rĂ©action appropriĂ©e des services de sĂ©curité ».
La lettre de lâUE explique que ceci est dâautant plus inadmissible que la gestion de ce type dâagression qui cible pour la 2e fois en 6 semaines, Ia mĂȘme enceinte diplomatique fait, une nouvelle fois, fi des dispositions de la Convention de Vienne de 1961 qui prĂ©cise en son article 22 le caractĂšre inviolable dâune mission diplomatique ainsi que lâobligation de consacrer les mesures appropriĂ©es en vue dâĂ©viter lâenvahissement et lâendommagement dâune mission diplomatique.
La DĂ©lĂ©gation de lâUnion europĂ©enne auprĂšs du Burkina Faso « dĂ©plore Ă©galement que ce type de scĂ©nario se reproduise alors mĂȘme quâune note verbale relative Ă la sĂ©curisation des missions diplomatiques avait Ă©tĂ© adressĂ©e au Corps diplomatique, le 4 novembre dernier, prĂ©cisant que les dispositions seraient prises pour renforcer la sĂ©curitĂ© des missions diplomatiques », peut-on lire dans la lettre.
La dĂ©lĂ©gation de lâUE indique quâau regard de la rĂ©currence et de la violence de ces Ă©vĂ©nements, qui, malheureusement risquent Ă terme de ternir Iâimage du Burkina Faso et afin dâanticiper tout acte similaire Ă avenir, la DĂ©lĂ©gation de lâUnion europĂ©enne auprĂšs du Burkina Faso et les missions des Etats membres, attendent des autoritĂ©s burkinabĂš une bien plus grande rĂ©activitĂ© au cas oĂč des Ă©vĂ©nements similaires arriveraient Ă se reproduire et que les auteurs de ces violences soient condamnĂ©s.
DĂ©but octobre, des manifestants avaient pris pour cible et tentĂ© dâincendier lâambassade de France en lien au coup dâEtat du 30 septembre.
Samedi dernier, le Premier ministre sâĂ©tait attaquĂ© violemment Ă certains « prĂ©tendus partenaires » du Burkina, pour reprendre ses termes, de complicitĂ© avec le terrorisme. Apollinaire Kyelem sâexprimait sur la question du partenariat et de la coopĂ©ration militaire et devant les dĂ©putĂ©s de lâAssemblĂ©e lĂ©gislative de Transition lors de sa dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale.
Selon lui, le Burkina Faso reste un pays ami pour tous les pays qui acceptent son amitiĂ©. Lâambition du pays reste le renforcement des liens dâamitiĂ© avec tous les pays pour le bonheur des peuples qui ne cherchent quâĂ mieux se connaĂźtre, fait-il remarquer poursuivant: « nous attendons cependant de chacun de nos partenaires quâil soit loyal avec nous. Nous souhaitons donc une coopĂ©ration sincĂšre et franche ».
Apollinaire Kyelem dit penser, peut-ĂȘtre Ă tort, que certains partenaires nâont pas toujours Ă©tĂ© loyaux. Et câest lĂ quâil sâinterroge. « Comment comprendre que le terrorisme gangrĂšne notre pays depuis 2015, dans lâindiffĂ©rence, si ce nâest avec la complicitĂ© de certains de nos prĂ©tendus partenaires. OĂč trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, lâargent quâils ont Ă profusion ? Comment des pays qui ont le contrĂŽle de lâespace, avec des moyens modernes de dĂ©tection, ne peuvent-ils pas, sâils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nĂ©cessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ? », sâĂ©tait autant questionnĂ© le Premier ministre.
Lamine Traoré
