Lâambassade de France a demandĂ© au Burkina de renforcer sa protection aprĂšs des manifestations. DĂ©but octobre et mi-novembre, des centaines de manifestants ont lancĂ© des pierres et dâautres projectiles contre lâenclave diplomatique française Ă Ouagadougou.
Lâambassade de France au Burkina Faso a demandĂ© aux nouvelles autoritĂ©s de renforcer sa protection aprĂšs les violentes manifestations qui lâont visĂ©e la semaine derniĂšre Ă Ouagadougou, selon une lettre adressĂ©e au gouvernement et une source diplomatique. Lâinformation est rĂ©vĂ©lĂ©e par le journal français « Le Monde« .
Selon « Le Monde » qui cite Reuters, dans cette lettre, adressĂ©e au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres du Burkina Faso, « lâambassade de France dĂ©clare que la police militaire du Burkina Faso nâa rien fait quand, le 18 novembre, des centaines de manifestants ont lancĂ© des pierres et dâautres projectiles sur ses murs« .
Selon toujours ces mĂ©dias citant la lettre, « certains des membres des services de sĂ©curitĂ© chargĂ©s de protĂ©ger lâambassade ont Ă©tĂ© filmĂ©s en train de jouer aux cartes pendant la manifestation ».
Le sentiment antifrançais sâest renforcĂ© ces derniers mois au Burkina Faso, oĂč sont stationnĂ©s des soldats français, et les manifestations visant la France sây sont multipliĂ©es.
Lâambassade a envoyĂ© une lettre aux autoritĂ©s au cours du week-end pour leur demander de respecter les conventions internationales sur la protection des enclaves diplomatiques et de renforcer la sĂ©curitĂ© autour du bĂątiment, indique Le Monde citant des sources diplomatiques.
DĂ©but octobre, des manifestants avaient pris pour cible et tentĂ© dâincendier lâambassade de France en lien au coup dâEtat du 30 septembre.
Samedi dernier, le Premier ministre sâĂ©tait attaquĂ© violemment Ă certains « prĂ©tendus partenaires » du Burkina, pour reprendre ses termes, de complicitĂ© avec le terrorisme. Apollinaire Kyelem sâexprimait sur la question du partenariat et de la coopĂ©ration militaire et devant les dĂ©putĂ©s de lâAssemblĂ©e lĂ©gislative de Transition lors de sa dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale.
Selon lui, le Burkina Faso reste un pays ami pour tous les pays qui acceptent son amitiĂ©. Lâambition du pays reste le renforcement des liens dâamitiĂ© avec tous les pays pour le bonheur des peuples qui ne cherchent quâĂ mieux se connaĂźtre, fait-il remarquer poursuivant: « nous attendons cependant de chacun de nos partenaires quâil soit loyal avec nous. Nous souhaitons donc une coopĂ©ration sincĂšre et franche ».
Apollinaire Kyelem dit penser, peut-ĂȘtre Ă tort, que certains partenaires nâont pas toujours Ă©tĂ© loyaux. Et câest lĂ quâil sâinterroge. « Comment comprendre que le terrorisme gangrĂšne notre pays depuis 2015, dans lâindiffĂ©rence, si ce nâest avec la complicitĂ© de certains de nos prĂ©tendus partenaires. OĂč trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, lâargent quâils ont Ă profusion ? Comment des pays qui ont le contrĂŽle de lâespace, avec des moyens modernes de dĂ©tection, ne peuvent-ils pas, sâils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nĂ©cessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ? », sâĂ©tait autant questionnĂ© le Premier ministre.
Lamine Traoré