Des soldats ukrainiens avançant vers la ville de Kherson, Ă©vacuĂ©e par les forces de Moscou jeudi, ont racontĂ© vendredi Ă lâAgence France-Presse (AFP) leur parcours Ă haut risque et leur soulagement en arrivant dans la ville jusquâici aux mains de lâarmĂ©e russe.
« Nous voyons des visages avenants, souriants, des fleurs, des serviettes brodĂ©es avec lesquelles on accueille nos vĂ©hicules », a dĂ©crit par tĂ©lĂ©phone AndriĂŻ Jolob, commandant dâune unitĂ© mĂ©dicale qui se trouvait alors Ă une cinquantaine de kilomĂštres de Kherson.
Un autre soldat ukrainien a tĂ©moignĂ© juste aprĂšs ĂȘtre entrĂ© dans la ville et a partagĂ© avec lâAFP des vidĂ©os quâil a enregistrĂ©es Ă lâapproche de la ville. Sur lâune dâelles, on peut voir une jeune femme dans la campagne crier « Gloire Ă lâUkraine ! » et envoyer des baisers en direction de la voiture militaire.
Sur une autre vidĂ©o, des dizaines de civils accueillent la voiture avec des applaudissements et des bouquets, aux cris de « Nos sauveteurs ! », prĂšs dâun arrĂȘt de bus sur lequel flotte le drapeau national. « Câest partout comme ça », assure ce militaire qui souhaite rester anonyme.
« Notre ennemi est habile et dangereux. Cette avancĂ©e quâon voit maintenant et la fuite des occupants vers le Dniepr, câĂ©tait vraiment une surprise pour chacun de nous », commente AndriĂŻ Jolob. Sâil Ă©prouve de la « joie », il mĂ©nage ses attentes et reste « mĂ©fiant », comme ne cessent de le recommander les autoritĂ©s ukrainiennes, qui redoutent un piĂšge dans le repli des forces russes.
Le danger omniprĂ©sent est, selon lui, celui des mines posĂ©es par lâarmĂ©e russe avant son dĂ©part et celui des munitions non explosĂ©es, qui peuvent se dĂ©clencher Ă tout moment.