🔴 Fini l’ère Damiba place au magistère IB Traoré

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Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a rendu le tablier de la Présidence du Faso le dimanche 2 octobre aux forceps de sept exigences. Dans ses préalables, le désormais ancien Président du Faso a requis une immunité judiciaire pour lui et ses partisans, en dépit de la règle de droit.

Un putschiste investi par le Conseil Constitutionnel

« Jusqu’au bout, Paul-Henri Damiba aura été fidèle à son mépris pour les institutions et la règle de droit », fait remarquer le journal Le Reporter dans son numéro 343 du 1er octobre.

Ce « mépris pour les institutions et la règle de droit », était déjà perceptible dès l’entame du magistère Damiba, avec l’investiture de ce putschiste par le Conseil Constitutionnel le 02 mars dernier au titre du Président du Faso.

Une investiture paradoxale qui met en mal la crédibilité de cette institution garante de nos textes de lois, qui stipulent en son article 37 que « Le Président du Faso est élu au suffrage universel direct, égal et secret pour

un mandat de cinq ans », et non part un coup de force.

« Je jure devant le Peuple burkinabè et sur mon honneur (…) de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso », avait pourtant promis Paul-Henri Damiba, le 16 février dernier lors de sa présentation de serment.

Le serment bafoué

Mais ce serment est bafoué seulement cinq mois plus tard avec la visite de Blaise Compaoré. Condamné à la perpétuité par contumace dans le dossier judiciaire « Thomas Sankara et ses 12 compagnons » et sous mandat d’arrêt, Blaise Compaoré a effectué dans la quiétude du « Prince » de l’époque, un séjour sur la terre de ses ancêtres.

La réconciliation nationale avait été l’excuse d’une rencontre des anciens Présidents du Faso et celui de l’époque. Finalement, seuls trois des présidents annoncés y participeront, à savoir Blaise Compaoré, Jean Baptise Ouedraogo et Paul-Henri Damiba.

Un « échec », avait fustigé les détracteurs de cette procédure de réconciliation.

Un « forcing » au sein du Conseil supérieur de la Communication

« On ne peut pas passer sous silence, le blocage du Conseil supérieur de la communication (CSC), parce qu’il (Paul-Henri Damiba NDLR) n’a pas pu imposer sa candidate à la tête de cette institution », ajoute Le Reporter sur la liste des « forcing » du l’ex président Damiba.

IB Traoré « (…) pour rompre avec la montée en puissance de l’armée dans les administrations publiques ».

« Les tombeurs du Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba semblent [être] animés de bonnes intentions, même si l’enfer en pavé », relève Le Reporter des premiers instants de l’ère Traoré.

Ce jeune officier de 34 ans a confisqué la patate chaude à son aîné Damiba pour vite la manger, à se fier à ses premières sorties.

« Il faut aller vite. Tout le pays est dans l’urgence », a signifié le Capitaine IB aux Secrétaires généraux des différents départements ministériels. Le pays est effectivement dans l’urgence avec plus de un million et demi de déplacées internes et une gangrène terroriste galopante.

Pourtant selon les dirigeants déchus, « l’armée monte en puissance ». Une « montée en puissance (…) dans les administrations publiques », fustigent nos confrères du journal Le Reporter au vu de la militarisation de l’administration à la faveur des révocations avec « effet immédiat » de chefs d’institutions.

Le nouveau MPSR, conduit par Traoré a appelé dès ses premiers moments « l’ensemble des forces combattantes à se recentrer sur la question sécuritaire et au rétablissement de l’intégrité de notre territoire ».

IB Traoré dans « l’arène infernale »

Comme à l’arrivée de son prédécesseur, Ibrahim Traoré a été adulé par la rue tel un nouveau « Messi ». Mais l’expérience de ce type de situation, a prouvé qu’il faut jugé le maçon au pied du mur. Et le défi est grand pour ce nouveau maçon.

Ibrahim Traoré vient de descendre « dans une arène infernale où s’entrechoquent des intérêts et acteurs d’une extrême férocité et qui n’ont que faire de l’avenir du Burkina Faso, encore moins de son avenir personnel », écrit Le Reporter.

Yaya Diomandé

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