🔴 ALERTE Attaque Gaskindé – Un rescapé raconte !

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Après l’attaque de Gaskindé (Sahel) qui a fait 11 soldats tués, 28 blessés et une cinquantaine de civils disparus, selon le bilan provisoire du gouvernement, un témoin affirme à Oméga que le convoi s’était arrêté un moment et même que des gens ont profité pour prier. L’attaque est intervenue seulement, toujours selon notre témoin, que quand le convoi s’apprêtait à démarrer.

« C’est vers 10h que nous avons quitté Bourzanga pour Djibo. Nous sommes arrivés vers 14h à Gaskindé. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais nous avons marqué un arrêt. Les gens ont profité pour prier. Après la prière, nous avons démarré pour poursuivre notre chemin », affirme ce témoin sous le couvert de l’anonymat.

L’homme explique que c’est à ce moment-là que tout va commencer. « Nous n’avons même pas fait 20m et les tirs ont commencé », dit-il. « Certains chauffeurs n’avaient même pas encore démarré. Ceux qui étaient dans leurs véhicules sont descendus immédiatement. Et les militaires ont dit à tout le monde de se coucher. Je me suis allongé et les tirs continuaient et se rapprochaient de plus en plus », indique le témoin joint au téléphone par Oméga.

« Nous nous sommes levés pour reculer. Et c’est en reculant que nous avons vu un véhicule de l’armée qui a replié. Il nous a même dépassé. Beaucoup de gens ont commencé à courir. Les militaires ont dit aux gens de ne pas courir. Les tirs ne cessaient pas. Ils devenaient de plus en plus intenses. Beaucoup de militaires ont replié », déclare le jeune homme. Selon lui, ce sont les civils qui ont pris les motos et les conduire jusqu’à Bourzanga.

Les dégâts sont énormes. « Il y a eu des dégâts. Il y avait plus de 200 camions qui transportaient les vivres. Il y a juste une soixantaine de véhicules qui ont pu faire demi-tour et sont arrivés à Bourzanga. Le reste a été brûlé », explique notre témoin qui poursuit que quand les militaires ont dit aux gens de se coucher, beaucoup d’entre eux (militaires) sont finalement descendus pour faire face à l’ennemi. Mais ils (militaires) se sont rendus compte que la force de frappe n’était pas la même.

« Il y a un hélicoptère qui est venu, il a fait un tour et est reparti puis un second est venu et repartir », assure le témoin. Toujours dit-il, « quand les militaires ont replié, les gens aussi ont replié. Certains ont même marché de Gaskindé à Bourzanga ». « Il y a des gens qui sont blessés on a pu les secourir jusqu’ici (Bourzanga).

D’autres blessés sont restés là-bas on n’a pas pu les secourir sans parler des femmes et des enfants qui ont fui vers la brousse », a déclaré notre témoin.

Djibo doit être ravitaillée à tout prix !

« Dans les jours à venir il faut que les autorités puissent prendre le problème de Djibo au sérieux », prévient ce rescapé de l’affaire. « Lorsque nous quittions Djibo le 5 septembre dernier, il n’y avait pas assez de vivres. La population de Djibo comptait sur le convoi qui a été intercepté à Gaskindé », précise-t-il. « Si ces vivres n’arrivent pas à Djibo, ce sera une catastrophe », a lancé l’homme. « A l’heure où je vous parle, il y a des gens qui ont fait descendre les vivres pour vendre à Bourzanga. S’ils vendent les vivres ici à Bourzanga, ce n’est pas bien pour les habitants de Djibo », s’est-il inquiété.

Le gouvernement, mercredi, à l’issue du conseil des ministres pointe du doigt des « complicités malheureuses » dans cette attaque de Gaskindé. « Pour l’instant nous allons nous taire sur les actions en cours (…) Il y a eu des complicités malheureuses dans cette attaque. Nous sommes sous le choc (…) nous voulons rassurer que les opérations menées hier (NDLR mardi), ont été menées avec rigueur », a indiqué le général Silas Kéita, le ministre délégué à la Défense.

Le gouvernement qui n’a donné, pour l’heure, qu’un bilan provisoire, compte établir un bilan définitif vendredi prochain, surtout quand on sait, qu’une cinquantaine de civils ne répondent toujours pas l’appel.

Lamine Traoré

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