Soldats ivoiriens détenus au Mali : « Ce ne sont pas des mercenaires » (Antonio Guterres)

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Le Secrétaire général de l’ONU réagissant sur les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet a affirmé « catégoriquement » que ce ne sont pas des mercenaires et qu’il va recevoir dans les prochains jours la délégation malienne à l’Assemblée générale de l’ONU. Dans l’interview accordée à RFI et France24, Antonio Guterres indique qu’il fait appel aux autorités de Bamako pour résoudre ce problème.

« Non. Ce ne sont pas des mercenaires », a dit le Secrétaire général de l’ONU.

« On est en contact permanent. Je n’ai pas parlé directement à Goïta mais je suis en contact permanent avec les autorités maliennes », a-t-il ajouté.

« Je vais recevoir la délégation du Mali et c’est quelque chose de très important pour moi. Il faut résoudre ce problème », a déclaré Guterres.

Sur les 49 soldats, 3 soldates ont été libérées et ont regagné la Côte d’Ivoire le 3 septembre.

Les 46 autres soldats sont toujours détenus à Bamako, car considérés comme des « mercenaires » selon le Mali. Et le pays qui a ouvert une enquête sur l’incident compte traduire ces 49 soldats ivoiriens en justice.

Au premières heures de cette crise, Bamako avait expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA qui avait affirmé que les militaires faisaient bel et bien partie du support national qui collabore directement avec la mission de l’ONU au Mali.

Abidjan avait estimé qu’il s’agissait de soldats réguliers déployés en soutien à la Mission des Nations unies dans le pays, avec le statut des Éléments nationaux de soutien (NSE).

L’ONU avait indiqué de son côté que les soldats ivoiriens n’étaient pas considérés comme des NSE.

Selon toujours Abidjan, le 9 septembre 2022, alors que l’on s’attendait à la libération prochaine des 46 autres soldats, dont l’arrestation était considérée, par le Mali, comme une affaire judiciaire, les autorités maliennes ont demandé qu’en contrepartie de la libération de ces 46 militaires, la Côte d’Ivoire extrade vers le Mali, des personnalités qui selon elles, « bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali ».

« Cette demande confirme, une fois de plus, le fait que nos soldats ne sont, en aucun cas, des mercenaires mais plutôt des otages. Le Conseil National de Sécurité considère ce chantage comme inacceptable et exige la libération, sans délai, de nos 46 soldats », avait indiqué le Président Ouattara à l’issue du conseil national de sécurité.

La Côte d’Ivoire a décidé ainsi de saisir la Commission de la CEDEAO en vue de la tenue, dans les meilleurs délais, d’une réunion extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement pour examiner la crise entre la les deux pays, afin, dit-elle, d’aboutir à la libération [des] soldats, dans les plus brefs délais.

Le 15 septembre, Bamako a mis en garde Abidjan contre une instrumentalisation de la CEDEAO.

Le communiqué de la transition malienne indique que le gouvernement ivoirien accuse le Mali d’avoir pris en otages les Militaires ivoiriens, en faisant fi des conditions obscures et des manquements ayant entrainé l’inculpation par la justice malienne des 49 mercenaires ivoiriens.

Le Mali dans son communiqué affirme qu’il n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire. Le pays dit indiquer à la CEDEAO que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale, il met en garde contre toute instrumentalisation de la CEDEAO par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité, vis-à-vis du Mali.

Lamine Traoré

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