🔴Affaire 49 militaires : Bamako met Abidjan en garde contre une instrumentalisation de la CEDEAO (Communiqué)

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La réponse de Bamako ne s’est pas fait attendre suite à la décision prise par Abidjan de saisir la CEDEAO pour trouver une issue dans l’affaire des soldats interpellés au Mali.

 

Dans un communiqué en date du 15 Septembre 2022,  le Gouvernement de la Transition dit avoir suivi avec  « une très grande préoccupation et une profonde stupéfaction le Communiqué du Conseil National de Sécurité de la Côte d’ivoire, tenu le mercredi 14 septembre 2022, au sujet des 49 soldats ivoiriens, arrêtés à l’Aéroport international Président Modibo KEITA Bamako-Senou le 10 juillet 2022 et contre lesquels la justice malienne a ouvert une procédure d’information judiciaire pour des faits graves touchant entre autres, à la sécurité nationale et á la sûreté extérieure de l’État ».

Le communiqué indique que « le gouvernement de la Transition rappelle à l’opinion publique nationale et internationale que, par Communiqué N°034 du 11 juillet 2022, il a expliqué en détails, les conditions illégales dans lesquelles ces forces étrangères, dont une trentaine des forces spéciales, sont arrivées au Mali en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission, ni autorisation, tout en dissimulant les identités et leurs professions réelles de militaires ainsi que l’objet précis de leur présence sur le sol malien ».

Bamako ajoute dans son communiqué en réponse au conseil national de sécurité (CNS)  tenu mercredi 14 septembre à Abidjan que « de même, le Directeur en charge des questions africaines au Ministère des Affaires étrangères de la République fédérale d’ Allemagne, reçu en audience le lundi 07 août 2022 au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, avait clairement indiqué qu’aucune Agence allemande, encore moins le Gouvernement, n’avait de lien contractuel avec les  éléments ivoiriens arrêtés á l’aéroport . Par conséquent, son pays n’avait « rien à y voir, ni de près ni de loin, avec les personnes arrêtées ».

« Malgré la gravité des faits qui entourent cette affaire, le Mali a bien voulu accompagner les efforts de médiation de la République Togolaise, unique cadre de règlement du dossier des 49 mercenaires ivoiriens » a rappelé le communiqué qui estime que « le gouvernement ivoirien insiste sur son innocence et celle des 49 militaires arrêtés ».

« En conséquence, le Gouvernement de Transition note avec une profonde stupéfaction que le Gouvernement ivoirien vient de se dédire en l’espace de 11 jours ».

En effet, il a reconnu sa responsabilité dans sa déclaration officielle lue par le ministre Directeur de Cabinet du Président de la République de Côte d’ivoire, Monsieur Fidèle Sarassoro, le 03 septembre 2022 à Lomé en ces termes: « la Côte d’ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été á l’origine de cet événement fortement regrettable. La Côte d’ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées relatives au déploiement des forces militaires au Mali », a souligné la note.

Selon les autorités maliennes « un tel revirement grave de la part d’autorités étatiques ne visent qu’à manipuler et à entraver la manifestation de la vérité ».

La transition rappelle que « le Gouvernement ivoirien accuse le Mali d’avoir pris en otages les Militaires ivoiriens, en faisant fi des conditions obscures et des manquements ayant entrainé l’inculpation par la justice malienne des 49 mercenaires ivoiriens ».

Elle « souligne que c’est exclusivement en sa qualité de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature que le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État, a indiqué à la partie ivoirienne, la nécessité de considérer la situation de certains Maliens, objet de mandats d’arrêts internationaux ».

Une attitude « responsable du Président de la Transition qui a été malheureusement perçue par les autorités ivoiriennes comme une prise d’otages », a déploré le Mali qui précise qu’ « à la décision du Gouvernement ivoirien d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique et par conséquent de saisir la CEDEAO, le Gouvernement de la Transition souligne qu’il n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire. Aussi, il indique à la CEDEAO que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale, il met en garde contre toute instrumentalisation de la CEDEAO par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité, vis-à-vis du Mali ».

 

Bruno Bayala

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