Le gouvernement du Burkina a trouvĂ©, jeudi, « inacceptable » les propos de lâambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, lors dâune audition du groupe dâamitiĂ© France â Afrique de lâOuest, le 5 juillet dernier. Le diplomate français a Ă©tĂ© reçu en audience par le ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© de la CoopĂ©ration RĂ©gionale pour le lui « signifier clairement ».
« Son Excellence Monsieur Karamoko Jean Marie TraorĂ© a signifiĂ© clairement Ă lâambassadeur de France que le Burkina Faso ne partage pas ses propos tenus lors dâune audition du groupe dâamitiĂ© France – Afrique de lâOuest », selon un communiquĂ© du ministĂšre burkinabĂš des Affaires Ă©trangĂšres.
Selon le gouvernement, le diplomate français a « qualifié la situation sécuritaire au Burkina Faso de guerre civile et a minimisé les efforts des Forces de défense et de sécurité burkinabÚ dans la lutte contre le terrorisme ».
« Ces dĂ©clarations sont inacceptables », peut-on lire dans le communiquĂ©. Le ministre TraorĂ© a indiquĂ© Ă lâambassadeur que « le terrorisme est un problĂšme complexe et sous rĂ©gional, il ne peut ĂȘtre rĂ©duit en ces termes: une partie de la population se rebelle contre lâĂtat et cherche Ă le renverser », rappelant les propos de lâambassadeur.
Le communiquĂ© prĂ©cise que le « Burkina Faso ne sâaccommode donc pas de cette analyse erronĂ©e et empreinte de jugements de valeurs sur la situation sĂ©curitaire ».
« Luc Hallade en rĂ©ponse a reconnu que câest une faute de sa part, il conçoit que ses propos puissent heurter les sensibilitĂ©s et dit regretter sincĂšrement », explique le communiquĂ©.
« Pour la suite de la collaboration entre les deux pays, Son Excellence Monsieur Karamoko Jean Marie TraorĂ© a invitĂ© lâambassadeur de France Ă plus dâobjectivitĂ© et de retenue. Il lui a Ă©galement signifiĂ© quâune note de protestation lui sera transmise », ajoute le communiquĂ©.
AprĂšs ces propos, le diplomate français sâen est pris Ă certains internautes quâil a qualifiĂ© d' »idiots utiles » qui « accusent sans preuves » son pays engagĂ© dans la lutte contre le terrorisme au Sahel le 14 juillet dernier lors de la commĂ©moration de la fĂȘte nationale française Ă Ouagadougou.
Lâambassadeur Luc Hallade a dĂ©clarĂ©, jeudi Ă Ouagadougou, dĂ©fier quiconque de trouver dans ce discours du 14 juillet dernier, la moindre trace dâinsulte Ă lâĂ©gard des BurkinabĂš.
« Je dĂ©fie quiconque de trouver dans ce discours la moindre trace dâinsulte Ă lâĂ©gard des populations ou des autoritĂ©s burkinabĂš bien au contraire », a dĂ©clarĂ© lâambassadeur.
« Certains se sont sentis visĂ©s. Je nâai visĂ© personne en particulier. Seulement que les gens doivent prendre de reculer pour Ă©viter dâentretenir en quelque sorte des psychoses ou des attaques qui vont nous dĂ©tourner de lâobjet fondamental et principal qui est celui que nous partageons avec le Burkina, la lutte antiterroriste », a affirmĂ© lâambassadeur. « Ne nous trompons pas dâennemis. Nous avons un ennemi commun. Ce sont les groupes armĂ©s terroristes », a-t-il poursuivi.
Des propos jugĂ©s « tendancieux » et insultants » et qui avaient suscitĂ© lâindignation de certains internautes.
Monique Yeli Kam, candidate malheureuse Ă la prĂ©sidentielle de 2020 a demandĂ©, mardi, « le dĂ©part de lâambassadeur de France au Burkina « sans condition et avec effet immĂ©diat » suite Ă ces propos du 14 juillet
Selon la candidate malheureuse, « Luc Hallade, Ambassadeur de France au Burkina Faso, nâa pas manquĂ© lâoccasion de frustrer davantage le peuple BurkinabĂš avec des propos discourtois, orduriers et anti-diplomatiques ».
« Je nâimagine pas lâambassadeur du Burkina Faso en France tenir un tel langage contre le peuple français, sans que Kossyam ne soit appelĂ© et rĂ©primandé », avait-elle poursuivi. « Monsieur Luc Hallade sâest trompĂ© dâĂ©poque ! « , affirmait madame Kam.
Elle avait annoncĂ© une « marche suivie d’un Sit-in devant lâambassade de France Ă partir du vendredi 12 AoĂ»t Ă 14h00, renouvelable tous les vendredis, jusquâau dĂ©part de cet ambassadeur ».
Lamine Traoré